Shinku no shônen Densetsu (23/07/88)

Analyse d'un Grand Film !

Une des affiches du film Le film Abel (Shinku no shônen densetsu) est un mythe, une perle pour les mordus de Saint Seiya, du moins pour une très large majorité. Et ce pour plusieures raisons évidentes !

Ce troisième film, réalisé durant la production d'Asgard série tv, est un savant mélange de tout ce qui a fait le succès de la série et qui a contribué à son "aura" ! Venez par ici pour lire le résumé du film !

Ce qui nous surprend, au premier contact avec ce film, c'est certainement cette lente élaboration, au gré de laquelle on se laisse doucement couler et emporter dans l'histoire. L'atmosphère et les décors nous sont décris dans leurs moindres détails... Tout est pétri d'une sensation de paisible, propre à une certaine méditation. Saori s'égare dans ses pensées, les papillons batifolent, les fleurs dansent au vent... Point de départ d'un Chef-d'Oeuvre !

Chef-d'Oeuvre Musical !

Les musiques. Pour moi, on pourrait presque résumer "Abel" aux musiques intemporelles conçues par Seiji Yokoyama, qui réalise à l'occasion du film son Chef-d'Oeuvre ! La bande son est en parfaite harmonie avec les scènes et les images, et à un rôle majeur dans l'absorption progressive du spectateur dans l'ambiance onirique de l'histoire.

Saori s'ébat gaiement avec son frêre dans une rivière... Pas une parole, juste quelques rires innocents et une douce mélodie jouée à la flûte nous berçant au rythme de l'eau. Abel se perd dans les reflets de sa tasse de café... Ses intentions claires de détruire la planète nous paraissent presque insignifiantes tant la musique est paisible et relaxante.

 

la douleur de Seiya !

Lorsque nos Saints apprenent que Saori les abandonnent, on entre allègrement dans une ambiance très différente, mêlée de profonde tristesse et de mélancolie... Une ambiance que je n'avais personnelement jamais ressentit durant la série. Une impression de vide, impression que la vie s'arrête soudain ici. Saori tuée par Abel, Seiji Yokoyama et Kazuko Kawashima, la choriste, entrent en scène ! Seiya, fou de douleur, s'écroule sur le quai du port. "Saori... Pourquoi ?" Il regarde vers le ciel, saturé de désespoir... Shun pleure sur son lit, Hyôga scrute l'aurore boréale en Sibérie avec des yeux rageurs, Shiryu est affolé. Un ballet mélo-dramatique du plus bel effet ! C'est si beau et si triste... Ca se déguste sans modérations.

Graphismes et psychologie

Les combats, clé de voûte de la série, sont...courts ! La durée du film n'autorisait pas Yoshiyuki Suga, scénariste du film, à s'étendre davantage sur ces combats comme dans des épisodes de 20 minutes. Mais les effets visuels combinés au graphisme du tandem Araki-Himeno, orchestrés sur fond de musique "yokoyama-esque" comble largement cette tare ! Parlons également des décors somptueux d'une de mes idôle, Tadao Kubota, associé sur ce film à l'excellent Fumihiro Uchikawa !

Emouvant Saga

Pour en revenir aux combats, nous retiendrons surtout celui de Seiya face à Saga, lequel nous délivre une belle leçon de courage et d'optimisme, qui illustre parfaitement la maxime de Saint Seiya : Ne jamais perdre espoir ! A revoir et à savourer ! Abel est aussi une mine de renseignements concernant Seiya. On a la preuve absolue que Seiya ne vit que pour Saori, qu'il n'a aucune raison de vivre sinon de protéger celle qu'il aime... Lorsque Seiya se bat pour Saori, il est invincible. Lorque celle-ci l'abandonne, il n'est plus qu'une loque humaine. Aidé par Saga, Seiya refait surface et reprend courage. La balance est équilibré et on assiste à un changement de ton dans la bande musicale, qui devient plus nerveuse, plus énergique ! La renaissance du héros !

Emotion pure !

Un peu plus tard arrive ce qui constitue pour moi le plus grand moment d' Abel dans mon coeur. Nos héros sont terrassés un à un par Atlas et, lorsque c'est au tour de Seiya, l'ultime espoir, de s'écrouler face au Temple de Corona, Kazuko Kawashima entame son chant, d'une tristesse poignante. Les mots ne sont pas assez fort pour décrire ce que l'on ressent à ce moment là. Mais la chaire de poule qui vous saisit vous informe de votre état d'émotivité.

Tout semble perdu... Athena va tomber dans le puit de la mort... Abel s'apprête à détruire la terre "une bonne fois pour toute"... Les Bronze Saints vont-ils s'avouer vaincu pour la première fois ?

Soudainement, la musique prend une tournure plus "optimiste", toujours mêlée de souffrance. Une main brisée et ensanglantée bouge doucement, enveloppée d'un halo doré ! C'est Seiya dont la volonté n'a pas été tarie par les coups. L'instant est divin et m'émeut à tout les coups. "Il faut absolument faire quelque chose... Il faut protéger Athena...Et la terre !" La musique, "Le déluge de Deucalion" (Deucalion étant le nom grec de Nöe !), piste 11 sur le CD du film, est à mon avis la plus émouvante de la série entière !

Seiya se relève péniblement... " Le 7ème sens ne favorise que celui qui garde le courage de se battre jusqu'au bout pour la victoire (...). Même si nos corps sont brisés, le cosmos, lui, est immortel ! " Je ne m'étendrai pas davantage sur ce moment d'une intensité émotionnele fantastique, je vous laisse juger.

Dans la foulée, C'est Hyôga et Shiryu qui se relevent. Après avoir éliminé Atlas plus facilement que prévu, nos héros constatent leur infériorité plus qu'évidente devant Abel. Il y a t-il encore de l'espoir ?

Y croire jusqu'au bout !

Alors qu'il gît au sol et regarde vers le ciel, Seiya semble paisible et serein... Un nouveau thème, vraiment très relaxant, débute. Le thème change subitement et Seiya hurle le nom de sa déesse en tendant le bras vers les étoiles. Il projette son cosmos pour empêcher la jeune fille de sombrer dans le puit de la mort. La scène est féérique, la musique l'est tout autant !

Lorsqu'Athéna revient à la vie, le thème musical semble devenir plus "guilleret" avec un son de violon plus aigu. "A cause de ma faiblesse, vous avez tous souffert. Ce que j'ai fait est impardonnable et je le sais bien (...)"

Athena, en larmes, nous explique pourquoi le monde ne sera jamais détruit... "La terre n'appartient à personne. La terre est réservée à ceux qui l'aime et qui la protège. Nous ne perdrons donc jamais !"

Saori pose la main de celui qu'elle aime sur le sol, dans un geste délicat et sensible. Une scène pleine de tendresse.

Abel tué par la flèche d'or de Seiya, on retrouve un thème musical déjà utilisé plus tôt mais traité sur un ton plus optimiste. Saori regarde tendrement Seiya, lequel, les yeux à demi-clos, est dans un état de béatitude sereine. Shiryû, Hyôga, Shun et Ikki regardent la scène avec la même tendresse.

Kazuko entame un nouveau chant, empreint de foi en l'avenir. Tant que les chevaliers seront là, le monde vivra en paix !

Des défauts...

L'adaptation française a largement terni l'image de ce film, en nous servant des dialogues pour la plupart incompréhensibles ! Le traducteur, qui visiblement n'était pas un habitué de la série, nous a pondu des échanges de sourds à mourir de rire et complètement dénués de sens ! Bon, il faut également signaler que Yoshiyuki Suga a intégré beaucoup de phrases faisant références à la série, il est normal que le traducteur néophyte s'y soit perdu.

Il est dommage voire triste que certains fans s'attardent trop sur ces erreurs... Car le doublage du film est une réussite absolue ! Que dire de la performance grandiose d'Eric Legrand (Seiya) !

Enfin bref, vous aurez compris que "les Guerriers d'Abel" constitue à mes yeux l'apothéose finale de Saint Seiya (je ne prend pas Lucifer en considération !), un déluge de couleurs, d'onirisme,... Une Merveille !

La BO du film !

A vous procurer sans attendre si vous ne la possedez pas encore !! A peu près toutes les musiques s'y trouve, sauf trois, qui se trouvent en bonus tracks sur le CD Lucifer ! Ces musiques concernent les moments suivants : 1/ La résurrection des Gold Saints (variation du thème d'Abel), 2/ Seiya qui s'encourt de sa Yacht House ("Je veux savoir pourquoi !") et enfin 3/ la superbe musique des violons lorsque nos héros ont revêtus les armures d'or face à Atlas ! Là, il faudra que l'on m'explique pourquoi les producteurs n'ont pas intégrés ces trois (courtes) merveilles dans le CD original !

 

Insider

Commentaires "Backstage" de Kunio Tsujita, tirés de son site "Kunion's Café".

"D'avril 88 à juillet 88, le troisième film de Saint Seiya.

Mise en scène, graphisme, direction artistique, finitions, photos, tout à fond ! Explosion !! Le grand rassemblement au sens strict ! Nous avons réalisé tout ce qu'on ne pouvions pas faire dans la série TV. Le rendu des couleurs selon les effets de lumière me surprend encore maintenant par son détail. Je me suis complètement éveillé à l'aspect passionnant de la construction de l'image.

Dans les deux dernières semaines de la dernière moitié de la production, j'ai attrapé froid et ça a terminé en pneumonie et le médecin m'a obligé à m'arrêter. C'est un énorme arrière-goût de regret que je conserve dans ma bouche concernant cette œuvre.
A cette époque était également produit AKIRA et ce film avait également un planning très serré et suite à cela, toutes les entreprises de sous-traitance d'animation ont été surchargées de travail. Ce fut un sacré carnage."

Pour en savoir bien plus sur les personnages de ce film, rendez-vous sur Moerucosmo !

 

Résumé complet de Shinku no shônen densetsu ( Abel )

 

Voir aussi :

Saint Seiya Gekijôban (Eris)
Kamigami no atsuki tatakai (Asgard)
Saishûseisen no senshitachi (Lucifer)

 

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*Ludovic Gottigny. Tous droits réservés.*