Saint Seiya's Burning Blood

Un Absolu de Bonté Humaine

Ce qui fait de Saint Seiya une oeuvre atypique, c'est la diversité des interpretations que l'on peut en tirer. L'oeuvre préférée de Kurumada restera pour certains une histoire superficielle, jalonnée de combats interminables, répétitifs et ennuyeux au possible. Pour d'autre, la même histoire a atteint des degrés de profondeur et de grandeur inégalés dans la production de l'époque, s'éloignant volontairement des concepts manichéens à la mode dans ce type de production et dégageant nettement l'essence même de son existence : les Sentiments. Vous vous en doutez, j'appartiens à la deuxième catégorie. Cet article ne pourra donc qu'être partial et fortement idéaliste ...

La vie, l'amour, la mort

Kurumada aime ses personnages et il leur a donné tout l' Amour dont il était capable, n' hésitant pas malgré tout à les sacrifier dans de grands moments d' Emotion Pure, d'éternité et d'absolu, à la gloire des plus grandes vertus terrestres : l' amour, la fraternité, la justice, le devoir, la bonté, l'altruisme ... La mise en abîme de soi au service du bonheur des autres. Les morts dans Saint Seiya ne sont pas inutiles. Ce sont autant de sacrifices de "Héros légendaires", symbôles vivant des meilleurs côtés de l' Homme luttant contre les plus sombres instincts d'auto-destruction de l'humanité. Chaque combat de l'oeuvre est une mise en scène épique et grandiose des luttes intérieures ancestrales que mènera toujours la conscience humaine. Les tentations, les vices, les pulsions ... Etre un homme bon, moralement, ethiquement et physiquement est loin d'être chose aisée. Les forces de l'ombre seront toujours à l'affut pour nous détourner du Bien. Car il n'y a pas de Bien parfait, tout comme personne n'est tout à fait entièrement mauvais. Il subsiste toujours une parcelle du Bien dans le coeur de chaque homme, le tout est de le lui faire découvrir et de le lui faire accepter. C'est à cette tâche difficile et ingrate que ce sont attelés un groupe de jeune gens, tirant un trait sur leur propre aspiration au bonheur pour permettre au monde, aux gens qu'ils aiment, de vivre dans la paix et la concorde. Un bonheur qu' ils n'ont eux-mêmes jamais véritablement connu. C'est le don de soi par excellence, le sacrifice à l'état pur !

Saint Seiya, c'est aussi ces puissants dialogues ou monologues sur la vie, l' Amour, l' Amitié, le bonheur d'aimer ou d'être aimé, la joie d' avoir trouvé en ses Amis une véritable famille, amis qui deviendront de véritables frêres, comme si le sang et les larmes qu'ils avaient versés ensemble pour leur cause s'étaient mêlés pour ne former plus qu'un seul être, qu'une seule substance, qu'une seule essence... L' Amour... Cette force indescriptible pouvant également être la plus cruelle des faiblesses... De laquelle participe aussi les plus grandes qualités humaines, que symbôlise Athena elle-même ! Car, oui, l'amour et la dévotion des Saints pour leur Déesse, c'est une puissante illustration de l'amour de l'homme pour sa planète, pour la vie, pour sa nation, et les êtres qu'il aime. La lutte dans Saint Seiya, c'est la recherche désespérée de tout un absolu de bonté et d'harmonie relationnelle.

Esthétique et Émotion

L'Émotion que distille Saint Seiya ne se retrouve que rarement ailleurs. C'est une alchimie habile entre une situation dramatique apte à nous tirer des larmes, les décors et la musique.Une Émotion qui pourrait être considérée comme pure mièvrerie si on ne perçevait pas, dans les coulisses, la sincérité des auteurs. La sincèrité est le moteur de toute création artistique. Une poésie visuelle et spirituelle, bien sûr, mais qui repose beaucoup sur la musique !
Tout dans StS est fait pour nous toucher, tout à été minutieusement calculé, des scénarii au story-board, en passant par la musique, les décors,les couleurs,... Et l'oeuvre atteint un degré d'harmonie et de puissance que seuls les détracteurs s'évertuent encore à renier...

Pour servir la cause de l' Émotion, il fallait que les auteurs donnent une part d'eux même dans l'oeuvre et que les psychologies de leurs "enfants" de papier et d'Animation soient fouillées ! Dans cette optique , outre le travail de Kurumada, Takao Koyama et Yoshiyuki Suga ont sut donner une dimension supplémentaire à chaque Saints. Le rôle des deux scénaristes n'est pas à minimiser dans ce contexte.
Ce travail portera définitivement ses fruits et atteindra son paroxysme dans les 26 épisodes d'Asgard.

Comme le suggérais le courant philosophique Empiriste et même le grand philosophe grec Aristote, une oeuvre est jugée "belle" lorsqu'elle matérialise le savoir faire de son créateur dans sa manière d'exposer, de rechercher des scènes et histoires susceptibles d' émouvoir son public. C'est la connaissance de la nature humaine qui est en jeu dans ce processus de création... Je crois que Saint Seiya en est une parfaite et éternelle illustration !

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