Anthologie Saint Seiya ( Manga' Distribution, Ludovic Gottigny)

Voici en exclusivité la première partie de l'immense anthologie Saint Seiya sur laquelle je planche pour Manga' Distribution. Cette anthologie est destinée à servir de support à une campagne de vente de fasicules en kioske (K7 + fasicule) qui devrait être organisée prochainement par Manga' Distribution... Ce texte a été publié dans une version condensée dans le Catalogue n°4 de la même société.

Ce travail représente de nombreuses heures de recherches. Ayant été rédigé par mes soins à la demande de MD, cette anthologie est protégée du ©copyright 2000 Ludovic Gottigny - Manga' Distribution.

 

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* Dossier Saint Seiya Manga' Distribution *
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Ludovic Gottigny (Arion)
Saint Seiya's Burning Blood 2000
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Table des matières :

1. Saint Seiya... La plus belle des épopées !
1. 1. Historique japonais - Manga et Serie TV
1. 1. 1. Un typhon nommé Saint Seiya
1. 1. 2. Adaptation risquée mais réfléchie !
1. 2. Historique français
1. 2. 1. Version française réussie !
2. Mourir pour une cause juste - Esthétique et Emotions
2. 1. L'Emotion Pure
2. 2. Beaux Guerriers si émouvants...
3. Légendes et Héros
3. 1. Hypermyth
3. 2. La roue du Temps
3. 3. La chevalerie d'Athéna - Gallerie de portraits
4. Les films... Pour le plaisir des yeux et des oreilles !


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*********** Première partie de l'anthologie Saint Seiya***************


1. Saint Seiya... La plus belle des Epopées !

1. 1. Historique japonais - Manga et Série TV

Saint Seiya est un anime (prononçer "animé") apparu sur les petits écrans nippons le 11 octobre 1986. Originellement, Saint Seiya est un manga a succès imaginé par Masami Kurumada, prépublié dans l'hebdomadaire de la Shueisha, Shonen Jump. L'auteur, au style graphique assez rebutant au premier abord, a pris l'habitude de mettre en scène dans ses mangas des héros nobles au sang chaud, sensibles et à la volonté sans bornes. Ring ni kakero (une histoire sur la Boxe prônant déjà le dépassement de soi), Fûma no Kôjirô (oeuvre antérieure à Saint Seiya- 83/84- mais qui a la particularité d'avoir été adaptée en anime bien après, vers 1989) et plus récemment B't X sont quelques autres des grands succès du sympathique mangaka.

La même année que l'ébauche des premières pages du manga, la Toei Animation envisage une adaptation télévisuelle. Yoshifumi Hatano, producteur pour la Toei Dôga, est rejoint par la société Bandaï et le réseau télévisuel Asahi TV, représenté par Masayoshi Kawata.
Hatano commençe à former son
staff et une solide équipe prend forme petit à petit :

- Kôzô Morishita (Series Director / Réalisateur) : Lequel a officié sur Cutey Honey (Cherry Miel) et Dragon Ball Z, entre autres...

-
Shingo Araki et Michi Himeno (Character Design / Direction d'Animation)

- Tadao Kubota (Supervision des décors)

- Takao Koyama (Scénariste principal) : Rejoint plus tard par Yoshiyuki Suga.

- Seiji Yokoyama (Compositeur)

A cette base homogène s'ajoutent quelques autres éléments essentiels comme Shigeyasu Yamauchi (Réalisateur), Kazuhito Kikuchi (Réalisateur), Eisaku Inoue (Animateur), Tomoko Kobayashi (Animatrice), Mitsuo Shindo (Animateur), Katsumi Minokuchi (Story-board) et beaucoup d'autres !

Shingo Araki est réputé comme étant l'un des tout meilleurs chara-designer. Avec sa complice Michi Himeno, il réalisa des dessins d'une beauté puissante.
Ce prolifique dessinateur ne compte pas que Saint Seiya à son palmarès... Loin s'en faut !

Né le 1er Janvier 1939 à Aichi, ses activités, avant de devenir chara-designer d'anime, étaient multiples.
Il devient illustrateur pour des publicités puis pour des histoires pour enfants comme Ooinaru isan ou encore The Big Estate (Taiyou).

Il réalise un court-métrage en 1963 : Kyo-Jin no Hoshi (l'étoile des Géants)

Il rejoint ensuite Mushi Production, le Studio d'Osamu Tezuka (Jungle Taitei, Astro Boy, Black Jack, ...), en 1964 en tant qu'animateur/intervalliste. Il y fera ses premières armes.
Quelle meilleure école en effet que celle du "fondateur" du manga et de l'anime moderne ! Il y travaille, entre autre, sur Jungle Taitei [Le Roi Leo] (1965) et Susume ! Leo (1966).


En 1966, Araki monte un Studio, Jaguard, avec quelques amis. Durant cette période il participe à Ribbon no Kishi (Princesse Saphir, 1967), Ashita no Joe (1970), Maho no makochan (Maho la petite sirène, 1970), Devilman (1972), Babel II (1973), Koya no shônen Isamu (Willy Boy, 1973), Cutey Honey (Cherry Miel, 1973)...

Enfin, il met sur pied sa propre société, Araki Production, en 1974, basée à Tokyô . Il participe à partir de cette date à quelques uns de ses plus grands succès comme UFO Robot Grendizer (Goldorak, 1975), Danguard (1977), Versailles no Bara (Lady Oscar, 1979), Ulysse 31 (1980), Lupin III (1981), Inspecteur Gadget (1982 et 83), Cat's eye (1983), Aishite Night (Embrasse moi Lucille, 1983), Glass no Kamen (Laura ou la passion du Théâtre, 1984), Fuma no Kojirô (en 89 et 90) mais surtout Saint Seiya en 1986, la série qui le consacrera dans le monde entier.


Sa touche graphique fera mouche encore à l'occasion des 3 premiers films de Saint Seiya en 87 (
Eris - Gekijoban), 88 (Asgard - Kamigami no astuki tatakai et Abel - Shinku no shônen densetsu)... Il ne sera pas chara-designer sur Lucifer - Saishûseisen no senshi tachi (1989) mais en supervisera l'animation. Après cette époque dorée, Araki se fera plus rare au début des années 90.
On le trouve à la tête du Sangokushi de Mitsuteru Yokoyama(1991), du film de Fuma no Kojirô(1992), Shoot ! , un anime de foot très sympathique en 1994, et Kindaichi shônen no jikenbo (le jeune Kindaichi, 1996).

Outre les séries animées, Araki a travaillé sur le Character-design de jeux video tel que Burai et Burai yamikoutei no gyakusyû (ainsi que les illustrations des petites histoires courtes de Burai) où son style est immédiatement reconnaissable !
Il a livré également des illustrations pour d'autres histoires courtes telles que Kaze no Deurous.


Si aujourd'hui Shingo Araki et Michi Himeno se font très discrets, il n'est pas inutile de rappeler encore et encore ou de faire découvrir aux néophytes l'oeuvre de ces deux dessinateurs. Ils contribuèrent avec toute la puissance évocative de leurs dessins à donner à la série toute l'aura magique dont elle bénificie encore aujourd'hui, plus de dix ans après sa création.

Citons, pour être complet, les membres d'Araki Production.
Ils sont au nombre de huit : Mister Araki lui-même, Michi Himeno, Hiroya Iijima, Kazué Kishita, Kyôko Chino(intervalliste sur Saint Seiya entre autres), Masayuki Takagi, Setsuko Hakanada et Keiichi Ichikawa.

Pour la petite anecdote, c'est un ancien membre d'Araki Production, Hideyuki Motohashi, qui occupa le poste de Chara-designer de la série B't X, un autre manga de Kurumada.


Tadao Kubota, chef de file de l'équipe des décorateurs, fait partie d'un très grand studio au Japon. Il illumina véritablement Saint Seiya par ses créations de décors (il réalisa tous les "rough", c'est-à-dire les esquisses de bases, en suivant les indications du metteur en scène). Avant ce travail titanesque, il s'illustra sur des décors pour Captain Harlock (Albator), Galaxy Express 999, Versailles no Bara (Lady Oscar), Arrow Emblem Grand Prix no Taka (Grand Prix), Sangokushi, Sailormoon,...

Takao Koyama, quant à lui, fut appelé comme "Series Kôsei" et se chargea de la ligne scénaristique des 73 premiers épisodes (tout le Sanctuaire !). Il signa les scénarii de pas mal d'autres oeuvre animées telles que Dragon Ball, Shurato, Urusei Yatsura (Lamu), Fûma no Kôjirô, Dragon Ball Z,...

Yoshiyuki Suga arriva à la rescousse pour les 41 derniers épisodes de la série. Son arrivée fut d'ailleurs décisive dans le bon renouvellement scénaristique de l'anime et sous sa plume s'écrivirent plus d'un moment d'Emotion (On lui doit, entre autres,
Shinku no Shônen Densetsu - Film Abel). A son tableau de chasse figure des séries comme Captain Tsubasa (Olive et Tom), Moero ! Top Striker ( L'école des champions), Shoot !, Slam Dunk, High School ! Kimengumi (Un Collège Fou Fou Fou) et plus récemment Rurôni Kenshin...

Et enfin
Seiji Yokoyama, lequel par ses mélodies achève de faire de Saint Seiya une oeuvre inoubliable.
Il a vu le jour à Hiroshima le 17 mars 1935.
Suivant une filière spécialisée dans la direction d'orchestre au conservatoire,
le jeune Seiji empoche son diplôme. La particularité de ce compositeur est,parait-il,
de ne savoir jouer d'aucun instrument de musique !
Cette "tare" lui impose de procéder assez spécifiquement lors de la composition de ses symphonies.
Il oblige son orchestre à jouer par petit bout, et au fur et à mesure il corrige ou fait progresser
ses compositions. Une méthode fastueuse mais qui a, à priori, diminue la proportion de "déchets".

Très vite, on sent que le sympathique compositeur aime "toucher" à toutes sortes d'instruments.
Sans anachronismes, à chaque fois dans l'esprit de son temps, il mélange instruments "cuivrés", instruments à
cordes
(violon, basse, guitare électrique,...), harmonica, accordéon, piano, pianica,... avec une réussite
déconcertante !

En consultant la biographie de
Yokoyama, on constate que, très tôt, il s'associe à la jeune
chanteuse Kazuko Kawashima, celle qui se fera l'incarnation de
l'Emotion
distillée par les musiques, avec sa voix ensorcellante.
Car l'Emotion pure est bien ce qui caractérise les compositions de
Yokoyama !
Si l'objectif premier était de nous tirer un maximum de larmes, le but est atteint !

Le style
Yokoyama ce n'est certainement pas *que* ces déchirantes mélopées , mais aussi des
musiques d'action
menée d'un train d'enfer avec autant de brio !

Au tableau de chasse du compositeur, assez peu d'oeuvres... C'est à souligner ! On trouve bien
entendu
la BO de Captain Harlock (Albator) en 1978- odieusement remplaçée en France par des musiques du
tandem
Barbelivien/Charden - , Sangokushi de 91 à 93, Oh-Ranger en 95 (une série Live à la Bioman)...

Depuis 5 ou 6 ans,
Seiji Yokoyama semble avoir complètement disparu de la circulation et
aucune composition digne de ce nom ne fut livré depuis fort longtemps !
Mais les millions de fans à travers la planète ne l'ont pas oublié... Si bien que lorsque
l'on évoque
Saint Seiya,
le nom de Yokoyama ne reste pas longtemps imprononçé !

La série fêtera ses 14 ans le 11 octobre 2000, mais la BO n'a pas pris une
seule ride et les 8 CD de BGM (Back Ground Music - Musiques de fond) estampillés Saint
Seiya
, distribués par Nippon Columbia, sont encore de nos jours les plus vendus dans le
domaine des musiques d'anime !

Voici une courte présentation de ces 8 CD de musiques "Yokoyama-esques" :
*BGM I : Période du
Sanctuaire
*BGM II : Période du Sanctuaire + Film
Eris - Gekijoban
*BGM III : Période du Sanctuaire
*BGM IV : Film
Asgard - Kamigami no atsuki tatakai
*BGM V : Film
Abel - Shinku no shônen densetsu
*BGM VI : Période d'
Asgard
*BGM VII : Période de
Poseïdon
*BGM VIII : Film
Lucifer - Saishûseisen no senshi-tachi



Staff (non-exhaustif) :

Direction de l'animation : Shingo Araki - Eisaku Inoue - Kazuko Tadano - Mitsuo Shindo - Tetsurô Aoki - Tomoko Kobayashi - Nobuyoshi Sasakado - Yoshikichi Inazu - Masahiro Naoi - Shizuo Kawai

Animation : Michi Himeno - Nobuyoshi Sasakado - Takashi Sogabé - Tatsuya Furukawa -
Takeyuki Suzuki - Hitoshi Inaba - Hiroko Sugiur - Yasuhiro Usuda - Yoshitaka
Katô - Shizuo Kawaï

Direction technique/ Réalisation : Kôzô Morishita - Shigeyasu Yamauchi - Masayuki Akehi - Masao Itô - Kazuhito Kikuchi - Susumu Ishizaki - Tomoharu Katsumata - Hiroyuki Yokoyama - Katsumi Minokuchi - Masahiro Hosoda - Hiromichi Matano

Scénario : Takao Koyama - Yoshiyuki Suga - Monotori Tachikawa

Décors : Tadao Kubota - Hidenobu Hata - Minoru Okauchi - Yoshiyuki Shikano

Story-board : Kôzô Morishita - Katsumi Minokuchi - Masayuki Akehi -Kazuhito Kikuchi -
Shigeyasu Yamauchi - Susumu Ishizaki - Tomoharu Katsumata - Shô Takagi -
Masao Itô

Au niveau du
doublage, là aussi les services des plus grands ont été loués.

Les comédiens de doublage, et ce n'est nouveau pour personne, sont considérés comme de véritables stars au pays du Soleil levant ! Ce qui est bien loin d'être le cas chez nous, où cet art reste encore et toujours le travail de l'ombre... Ce statut d'idôle dont bénéficient ces artistes fait-il que leur travail est nécessairement meilleur que celui réalisé par les
comédiens français ? C'est loin d'être aussi évident... En effet, les méthodes nippones de doublage se révèlent moins profesionnelles ! Le prompteur est inexistant (le texte défile dans le bas de l'écran de projection) et les comédiens prêtent leur voix à beaucoup d'autres personnages d'une même série, défaut que l'on croyait d'apanage gaulois ! La seule garantie qu'offre le doublage japonais réside dans le fait qu'un personnage ne connaîtra pas plusieures voix au cours de l'histoire, sauf exceptions...


Je vous propose à présent de faire connaissance avec les comédiens principaux qui ont officiés sur Saint Seiya, comédiens qui ne sont plus des inconnus au Japon et qui ne le seront plus pour vous !

L'EQUIPE :

Toru Furuya : La voix énergique de Seiya. Il est devenu un des grand nom du doublage au Japon et pour cause, puisqu'outre Saint Seiya, il a prêté ses cordes vocales à Yamcha dans DBZ, Mamoru (Bourdu) dans Sailor Moon et Amuro Rei dans Gundam ! Des animes qui sont loin d'être inconnus dans nos contrées !

Hirotaka Suzuoki : Shiryu, mais aussi Tenshin Han dans DBZ, Mark Landers dans Captain Tsubasa (Olive et Tom)...

Ryô Horikawa : La voix posée de Shun dans StS, mais surtout de Vegeta dans DBZ (Si, Si !!), voire Anthony dans Candy Candy !

Hideyuki Hori : Ikki. On le retrouve dans Fuma no Kojiro incarnant Ryôma. Son "palmarès" est moins étoffé que la plupart de ses collègues, pourtant Dieu sait qu'il a du talent !

Kôichi Hashimoto : Hyôga, Thomas Price dans Captain Tsubasa... Une des plus belle voix de la série !

Keiko Han : Saori Kido

Mami Koyama : Shina

Hideyuki Tanaka : Narrateur de début d'épisode, mais aussi Aiolia...

Mitsuko Horie : Hilda de Polaris, elle chante également sur les CD de la série (Lullaby, Shine on, etc.)!

Kaneto Shiozawa (Mû) : Il a également officié dans Dancougar, Bubble Gum Crisis, High School Kimengumi / un collège fou fou fou, Hokuto no Ken (Rei), Lupin III, Nadia, Ranma ½, Sailor Moon, Touch, Vampire Princess Miyu,…

Tessho Genda (Aldebaran) : Bastard, City Hunter (Falcon), Dr Slump, Dragon Ball, Dragon Ball Z (9ème et 12ème film), Gundam (G, 0083, ZZ), Hokuto no Ken 1ère et seconde partie (Shouki), Lodoss, Rg Veda, Street Fighter II V (Guile), Escaflowne (Vargas), Urusei Yatsura (Rei), Touch, Vampire Princess Miyu,…

Kazuyuki Sogabe (Saga) : Bubble Gum Crisis, DBZ (C13), Gundam, Hokuto no Ken, Sailor Moon, Wings of Honneamise,…

Ryôichi Tanaka (Death Mask)

Hideyuki Tanaka (Aiolia) : Shoot !, Arion, Captain Tsubasa (Roberto), City Hunter (Hideyuki Makimura), Dancougar, Gundam, Lodoss (Slayn), Slam Dunk, Yuugen Kaisha (premier épisode),…

Yuuji Mitsuya (Shaka) : Un de mes comédiens favoris sur Saint Seiya ! Appleseed, DBZ (KaioShin), Ranma ½, Vampire Princess Miyu (Lemures),…

Yuusaku Yata (Aiolos / Thor) : Bubble Gum Crisis, Dancougar, Dominion, Gall Force, Kimagure Orange Road, Rg Veda

Kôji Yata (Dôkô)

Shûichi Ikeda (Milo)

Kôji Totani (Shura) : 3x3 Eyes (Ryôko), Dancougar, Gundam (0080, 0083, Char's counterattack, ZZ, Sd Gundam Force, Z Gundam)

Rokurô Naya (Camus) : Maison Ikkoku, Yûyû Hakusho,…

Keiichi Nanba (Aphrodite / Poseïdon) : Blue Seed, Captain Tsubasa, Detective Conan, Dai no Daibôken / Fly, Fûma no Kojirô (Kojirô), Fatal Fury (Andy Bogard), Hokuto no Ken (Raoh jeune), Hokuto no Ken 2 (Bat / Bart), Kimagure Orange Road, Ranma ½, Sailor Moon, Z Gundam


1. 1. 1. Un Typhon nommé Saint Seiya

Après des débuts difficiles au niveau de l'audience (il est très difficile pour un anime de perdurer au Japon. Le premier objectif est d'atteindre le cap des 26 épisodes, soit une saison), Saint Seiya cartonne et brasse une foule conséquente. Le succès est total : audience en flèche, les armures Bandaï submergent le marché, des films de moyen-métrage sont produits et la série obtient la première place de l'Anime Grand Prix 1988, un concours organisé par le magazine Animage et qui récompense le meilleur Anime de tout les temps au Japon (!), récompense suprême !
En 1989, Saint Seiya obtient le deuxième place derrière Majo no Takkyubin, un film de Miyazaki !

La période d'
Asgard (débutée avec l'épisode 74, le 23 avril 1988), qui fait suite à celle du Sanctuaire, connaît un succès dont l'ampleur reste difficile à apprécier vu d'Europe. En effet, certaines rumeurs clament qu'Asgard n'a pas eu le succès escompté au Japon. Du moins, elle ne fut en rien comparable au véritable tremblement de terre occasionné par la diffusion des épisodes du Sanctuaire. Mais faisons confiance à cette éloquente deuxième place de 1989 à l'Anime Grand Prix !

Pourtant, les éternels combats de nos chevaliers ont finis par lasser les téléspectateurs nippons. Le chapitre consacré à Poseïdon est assez fade, il est vrai, même si de beaux moments d'émotions et d'actions sont encore présents. De plus, j'avoue que l'ambiance sous-marine de
Poseïdon exerce sur moi une certaine fascination !

La fin de
The Poseïdon sonne le glas de l'anime et conclut l'oeuvre en queue de poisson ! L'audience en chute libre a convaincu les dirigeants de Bandaï de retirer leurs billes du jeu. Il n'en faut pas plus pour décourager Yoshifumi Hatano, le plus fervent défenseur de la série.
Masami Kurumada, lui, poursuit son manga avec la saga
Hadès, laquelle apporte toutes les réponses aux questions posées durant la série, telles que l'identité de la soeur de Seiya ou encore la raison de la non-intervention des Gold Saints lors des Batailles d'Asgard (pour l'anime) et face à Poseïdon !

Comme toutes les grandes et longues séries, Saint Seiya a connu trop vite le succès et s'est asphyxié elle-même...

Un CD Hadès sortira pourtant en Décembre 1990, comportant quelques musiques de
Seiji Yokoyama, deux génériques destinés à la partie Hadès et donc par conséquents jamais utilisés et des drama track... Un adieu émouvant.

Yoshifumi Hatano décède en mars 1995, emportant dans la tombe les derniers espoirs d'une adaptation télévisuelle d'
Hadès... Un cauchemar sans fin pour les fans !

Quelques CD commémoratifs sont sortit depuis au Japon comme le Memorial Box (Coffret 5 CD Best-Off, dans lequel les producteurs ont inclus les meilleurs morceaux), le 1996 Make-Up Song Collection, le Shonenki 1997 (CD d'adieu aux fans, comprenant un drama track de 26 minutes - situant l'histoire après Hadès - et de nouvelles chansons !) et enfin le Gold Collection Best Songs & Symphonic Suites (coffret Best-Off 5 CD , sortit à l'occasion du 25 ème anniversaire de carrière de Masami Kurumada ! C'est d'ailleurs lui qui a opéré la sélection musicale ! )

Mais ces "consolations" ne suffisent pas à consoler les fans, lesquels désespèrent de voir ce qu'ils attendent vraiment :
Hadès l'Anime !

Pour les 20 ans de la série (2006), peut-être.................................... ?


1.1. 2. Adaptation risquée mais réfléchie !

L'adaptation de Saint Seiya en anime était un pari très risqué, il faut bien le reconnaître. Le style de Kurumada en rebutait plus d'un et on craignait le pire pour Saint Seiya tv. Mais qu'est-ce qui a réellement poussé Yoshifumi Hatano et les autres producteurs à vouloir absolument adapter cette oeuvre ? Son contenu, bien évidement... Le scénario parvenant à lui seul à justifier toutes les attentions !

Le projet créée un véritable phénomène au sein de la Toei, tout le monde semblait passionné par son travail. L'utilisation de nouvelles techniques de pointes pour l'animation de l'époque (1986) contribua également à l'excitation générale.

La parole au directeur de série/réalisateur Kôzô Morishita :
"L'Animation a connu de nombreuses évolutions techniques, notamment en ce qui concerne la
prise de vue des images de fond. L'ordinateur est maintenant aussi utilisé et des personnes
très compétentes travaillent dans ce domaine. Il est pourtant rare de trouver des oeuvres qui
permettent d'exploiter ces techniques au mieux. Saint Seiya était le produit que nous attendions
depuis des années car pour retranscrire à l'image ce qui se dégageait du manga, il fallait faire
appel à des techniques de pointe, autant qu'à un dynamisme et une passion à la hauteur de l'
oeuvre originale."

Le travail débuta par le passage au crible du scenario. De nombreux détails furent ajoutés au fur et à mesure de façon à rendre l'univers des saints plus crédible aux yeux des téléspectateurs, notamment concernant la description de la vie de tous les jours... De plus, des points du scenario ont été modifiés pour pallier à certains "raccourcis" du manga. En effet, un lourd problème se présentait aux producteurs de l'anime. Ce dernier et le support papier de Kurumada étant produit en même temps ou presque, et tenant compte du fait que le scenario d'un épisode devait être remis trois mois avant sa production, on déboucha rapidement sur une situation de bloquage dangereuse ! Donc, pour éviter de rattraper le manga, de nombreux personnages et situations ont été créés de toutes pièces , et de nombreux moments du manga ne furent pas repris dans la version animée, tout ceci entraînant parfois des "conflits" assez grossiers avec l'histoire originale! (Par contre, certaines "exagérations" du mangas comme l'histoire des 100 enfants de Kido ne nous a pas fort manqué dans l'anime, il faut l'avouer ! )

Le Seigneur Cristal, par exemple, maître de Hyoga dans l'anime, est inexistant dans le manga, dans lequel Camus chevalier d'or du verseau occupe cette fonction. Les scenaristes parviennent tout de même à retomber sur leurs pattes, inventant une relation disciple-maître entre le chevalier d'argent et le chevalier d'or. Le maître de Shun n'est plus le même dans l'anime. Autre exemple, moins "clair", du moins pour ceux qui ne connaissent pas du tout le manga. En effet, dans ce dernier, Ikki rencontre Shaka, avant leur combat "officiel" au
Sanctuaire... Le néo-chevalier de bronze se fait atomiser et Shaka l' informe qu'il oubliera cette rencontre, mais que si ils devaient se rencontrer à nouveau, il éprouvera une peur-panique incontrôlable ! Dans l'anime, cette première rencontre n'est pas évoquée et Ikki affronte les disciples du Gold Saint, Shiva du Paon et Agora du Lotus ! Mais lorsqu'il arrive devant Shaka au Sanctuaire, il éprouve bel et bien une crainte irraisonnée... Mais son origine n'en est pas moins inconnue ! Parmis ces exemples, le plus connus est peut-être celui de l'armure d'or du Sagittaire. On sait tous que Kurumada ne souhaitait pas au départ plusieures armures d'or dans son histoire. Puis, constatant le succès de son manga, il changea son fusil d'épaule et en inventa 11 autres ! Il redessine par la même occasion l'armure du sagittaire, jugée (à juste titre) trop laide. Mais encore faut-il expliquer logiquement ce changement soudain de look. Kurumada fait passer la Sagittarius Gold Cloth première version pour un faux. Dans l'anime, par contre, le changement est inexpliqué. Et que dire alors des chevaliers d'aciers, créés et imposés par Bandaï, qui disparaissent aussi vite qu'ils sont arrivés ... Sans laisser de traces !


A la fin du
Sanctuaire, pour ne plus devoir surveiller sans cesse le manga, les scenaristes de Saint Seiya, Takao Koyama et Yoshiyuki Suga créèrent même une période entièrement inédite dans le manga: Asgard , assez controversée.

Il est clair qu'au niveau scenaristique et graphique , Saint Seiya l'anime n'atteint pas un degré de fidélité d'adaptation égal à un DBZ, par exemple, où tout est reproduit comme dans le manga (design, plans,...) !
Et étant donné que tous les épisodes ne sont pas signés du tandem
Araki/Himeno (loin de là !) nous avons dès lors droit à certains épisodes horribles (nous retiendrons principalement le massacre de Shizuo Kawai sur les disciples de Shaka et le dernier épisode de Hyoga face à Milo), médiocres, potables ou justes bon.
Mais qu'importe, le scenario est toujours là, gavé d'émotions pures, de bons sentiments, de combats titanesques et haletants... Tout cela rythmé ou berçé, selon les scènes, par les musiques de
Seiji Yokoyama !


Comme je vous le disais plus haut, tout le design a été repris en main. Et les armures n'ont pas fait exception à la règle ! Sous la patte d'
Araki, elles offraient un look plus "esthétique" que celui produit par Kurumada. Ce changement de peau pour les Saints aurait été imposé par Bandaï, car les armures dessinées par le mangaka ne se révelaient pas assez commerciales ! Et cette modification graphique a pour conséquence d'établir une petite incohérence avec le monde de Saint Seiya puisque nos Chevaliers de Bronze héritent d'une armure à protection quasi-intégrale à l'instar des Gold Saints, or la hiérarchie qui régit la chevalerie (et la logique) veut qu'un Chevalier d'or soit beaucoup mieux protégé qu'un Chevalier de Bronze !

Ces premières moutures que portent les Saints de Bronze (les plus connues par les afficionados de la série), seront utilisées pendant toute la période du
Sanctuaire.... Après quoi, les armures étant détruites suite à la Bataille face à Saga, les producteurs retombent habilement sur leurs pieds en renouant avec le manga et les armures de Kurumada pour l' épopée nordique d'Asgard (le manga de Kurumada entamait déjà la bataille face à Poseïdon). Ce sera la dernière mutation des armures de nos héros... Du moins dans l'anime ! Dans le manga, par contre, les changements d'armures sont assez fréquents et "logiques".
Il est d'ailleur dommage que les auteurs de l'anime n'aient pas pris cela en considération car après tout, l'évolution des Cloth est naturelle puisqu'elles sont des entités vivantes, se restructurant harmonieusement avec le cosmos de leur propriétaire.

******************* FIN de la Première partie******************

© 2000 Ludovic Gottigny (Arion) et Manga' Distribution

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