Fontaine, boirai-je ou pas de ton eau ?

Après tant de mois de silence sur mon blogounet, un petit billet histoire de me dérouiller. ^0^

Dans mon mutisme, j’ai oublié de vous dire que j’avais vu l’incroyable The Fountain de Darren Aronofsky (Pi, Requiem for a Dream) avec Hugh Jackman, Rachel Weisz et Ellen Burstyn. Que dire si ce n’est que c’est l’un des films les plus hallucinants et hallucinés que j’ai jamais vu ?

The Fountain

The Fountain raconte le combat à travers les âges d’un homme pour sauver la femme qu’il aime. Espagne, XVIe siècle. Le conquistador Tomas part en quête de la légendaire Fontaine de jouvence, censée offrir l’immortalité. Aujourd’hui. Un scientifique nommé Tommy Creo cherche désespérément le traitement capable de guérir le cancer qui ronge son épouse, Izzi. Au XXVIe siècle, Tom, un être astral, voyage à travers l’espace et prend peu à peu conscience des mystères qui le hantent depuis un millénaire. Les trois histoires convergent vers une seule et même vérité, quand les Thomas des trois époques - le guerrier, le scientifique et l’explorateur - parviennent enfin à trouver la paix face à la vie, l’amour, la mort et la renaissance. (Pitch d’ Allociné)

Pour tout vous dire, tout commence déjà avec ce pitch puisqu’après avoir vu le film je peux déjà vous dire qu’il ne s’agit pas foncièrement d’un pitch “correct”. En effet, le film étant tellement abstrait / philosophique / métaphorique qu’il est possible de présenter le film sous de nombreux angles différents. Ainsi, je ne suis absolument pas d’accord pour dire que le personnage “traverse les âges”. Sans trop en dire et sans spoiler, je dirais que l’histoire se déroule concrètement à notre époque : le scientifique Tommy Creo cherche un remède à la maladie de sa femme. Celle-ci, sentant sa fin venir entame l’écriture d’un livre (”The Fountain”) se déroulant à l’époque des Conquistadores et racontant la quête de la Fontaine de Jouvence par un soldat amoureux de la Reine d’Espagne (les personnage ont, du coup, les traits de Jackman et Weisz). Comme ultime volonté, Izzy demande à son scientifique de mari d’écrire le dernier chapitre de ce bouquin lourd de signification. Enfin, une troisième dimension de lecture est présente dans le film… une sphère totalement philosphique, une vision de l’esprit ou du coeur, celle de la matérialisation de l’amour que porte Tommy à Izzi : dans une bulle symbolisant leur union éternelle, Tommy - crâne rasé - dérive dans l’espace avec vers l’accomplissement et la sérénité de son coeur et de son âme (cfr Affiche).

Métaphorique au possible, d’un lyrisme rare, visuellement fabuleux (!!) et illustré par une partition grandiose de Clint Mansell (connu pour ses thèmes de Requiem for a Dream qui nous hantent encore), le film se déguste comme un poème… Inutile d’y chercher des éléments rationnels, ce film parle directement à notre coeur. Personnes terre-à-terre, ce film n’est pas fait pour vous. Car si l’on devait s’expliquer ce film dans les moindres détails, on y comprendrait sans doute pas grand chose. Voilà pourquoi “The Fountain” est peut-être le seul film que j’ai adoré sans vraiment être capable de vous expliquer pourquoi. C’est comme expliquer pourquoi on a aimé un beau poème… Ou une peinture. Ca nous parle, c’est tout. Ou pas.

Hugh Jackman est tout simplement immense dans ce film, puisqu’il délaisse enfin son accoutrement de star de films d’action ou de comédies pour endosser celui de grand acteur dramatique, ce dont beaucoup doutait il faut bien le dire. Il est absolument bouleversant (je pense notamment à la scène de mutilation à la plume) dans ce long-métrage tortueux, ôde à l’amour aux interprétations multiples (autant d’interprétations qu’il y a de spectateurs, chaque coeur tirant à sa façon la substantifique moëlle qui lui est offerte) et impropre aux compromis. Soit on crie au chef d’oeuvre absolu, soit on hurle au navet du siècle. Un ami, qui a assisté à la séance l’a même proclamée “séance la plus traumatisante de sa vie” (au sens où il s’est fait chier au possible devant une telle bouse prétentieuse). Alors que Claire et moi étions sereins et conquis par le film, sans trop savoir dire pourquoi. Mais le sujet nous a parlé. J’espère qu’il vous parlera également, ce film mérite d’être vu.

Le trailer
Le très beau site officiel.
Une belle note sur IMDB
On peut le voir aisément aux critiques de la presse : soit on adore, soit on déteste A MORT !

“Son allergie aux conventions et son ambition aveugle risquent de laisser une majorité du grand public sur le carreau… qui se privera d’une des oeuvres les plus fascinantes à avoir foulé les salles depuis très longtemps.” (Première)

“The Fountain est un beau voyage original et métaphysique sous une réalisation sophistiquée, voire psychédélique. On en ressort apaisé.” (Brazil)

“The Fountain fait preuve d’une audace et d’une originalité bienvenues (…) une oeuvre à fleur de peau transpirant la sincérité, et soutenue par la superbe musique de Mansell et Mogwai.” (Mad Movies)

“Darren Aronofsky touche une nouvelle fois à la perfection et laisse le spectateur dévasté, repu, en larmes ou en lambeaux. Même pas un chef-d’oeuvre, un miracle…” (aVoir-aLire.com)

“The Fountain est un poème épique et intimiste, métaphysique et bouleversant.” (TéléCinéObs)

“Une magnifique déclaration d’amour à Rachel Weisz (…) Elle illumine l’un de ces “grands films malades” du cinéma.” (Studio Magazine)

“Le résultat désorientera ceux qui n’ont pas potassé le B.A.-B.A de l’ayurvédisme ou le “Karma pour les nuls”. Pourtant sous l’abstraction du scénario perce rapidement l’essence du film, la transcendance d’un couple à la Tristan et Iseult.” (Score)

“Darren Aronofsky, avec ce voyage initiatique aussi émouvant qu’époustouflant, nous emporte dans un maelström d’images et d’émotions.” (L’Ecran Fantastique)

“Cette méditation philosophique sur la mort fascine par son sérieux et son intransigeance. Ou rebute intensément.” (Rolling Stone)

“Hugh Jackman n’a jamais été aussi convaincant. Il apparaît pour la première fois vulnérable.” (Le Journal du Dimanche)

“On est prié de laisser en consigne tout cynisme- même modéré- pour goûter aux joies du dernier trip hallucinogène de Darren Aronofsky, déclinaison transcendentale sur l’amour à travers les âges.” (Ciné Live)

Le film n’a rien en commun avec “Pi” ou “Requiem for a dream” du même réalisateur (si ce n’est le talent du compositeur Clint Mansell). Ce film est un poème qui n’a rien de “rationnel”. C’est un panégyrique de l’amour, zen et philosophique. Ceux qui veulent de l’action ou de la science-fiction, passez votre chemin !

La BO est sublimissime, je suis en train de la réécouter.
Le Soundtrack

Il existe également un superbe Art Book du film qui me tente plutôt pas mal…
Art Book

Ainsi qu’un “Graphic Novel” (une BD, quoi) :
Graphic Novel

Bref, vivement conseillé par la maison mais avec de sérieux avertissements aux cyniques et/ou spectateurs trop cartésiens. ^^

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Les Chroniques Disney : Ward Kimball - Billet III

“A quand la retraite des papy ?”

Un autre morceau de l’interview de Ward au printemps 78. Ward avait quitté le studio cinq ans plus tôt, après une étrange engueulade avec le président de l’époque - Card Walker (1) - à propos du portrait en granit de Walt Disney disposé au premier étage du vieil immeuble des animateurs. Ward le trouvait affreux (il avait raison) et l’avait fait savoir dans un mémo. Card Walker n’avait guère apprécié les critiques de M. Kimball à ce sujet. Et peu de temps après, Ward quittait le studio. Laissant inachevé un projet d’une demi-heure dont le héros était un chien nommé “Bingo”, interprété par Stan Freberg (un projet que M. Walker n’aimait pas non plus, m’a t-on dit…).


Ci-dessus : Kimball dessinant le Chapelier Fou d’ “Alice au Pays des Merveilles”, sous l’oeil amusé (mais critique) de Walt Disney

Ward Kimball : “J’ignore pourquoi tous les animateurs obtiennent toute cette publicité de nos jours. Ce que nous faisions… Tout le monde aujourd’hui pense que c’est génial. Ce n’était rien d’autre que le résultat de la présence de Disney, lequel nous donnait les idées géniales qui faisaient tourner la boîte. Et voilà que c’est nous qui en tirons les bénéfices aujourd’hui.

Combien de temps Woolie (NDR : Wolfgang Reitherman, cfr Billet précédent) compte t-il encore travailler là ?

Steve Hulett : Peut-être 5 années de plus…

Ward Kimball : Pourquoi Frank (Thomas) et Ollie (Johnston) ont-ils pris leur retraite ?

Steve Hulett: Ils en ont eu marre des foutues réunions de Woolie. (Hulett, 28 ans plus tard : J’avais tort ici, Frank et Ollie prirent leur retraite essentiellement parcequ’ils avaient un livre qu’ils souhaitaient écrire : “The Illusion of life”).

Ward Kimball: Eh bien, j’avais l’habitude de leur dire que c’était ce qu’il y avait de mieux
à faire. “Vous êtes fous, que je leur disais. Depuis quand êtes vous-là ? Depuis 1934 ou 1935 ? Et vous continuez à endurer cette torture ? Pourquoi ne vous faites vous pas entendre ?” Si Ollie et Frank s’ennuyaient aux réunion, bien sûr qu’ils devaient partir. Milt Kahl avait l’habitude de dire “Bon, j’en ai assez de cette merde” et de quitter la pièce.

Ken Anderson (2) a t-il prit sa retraite ?

Steve Hulett : Oui (Ken avait raccroché quelques mois avant cette interview. Ward n’avait
visiblement pas reçu le mémo.)


Ci-dessus : Ken Anderson présentant sa création, Elliot le dragon.

Ward Kimball: Ken était tellement frustré parceque Walt ne voulait pas de lui comme “story man”. Walt était comme ça. Une fois que vous accomplissiez une tâche bien précise, il ne vous confiait pas autre chose. Il ne voyait jamais autre chose en vous qu’un animateur ou un bon “story man”, ou un assistant médiocre. Bien sûr, ce pauvre Ken, comme bien des artistes là-bas, en souffrait et n’était qu’un citoyen de seconde zone comparé à Bill Peet (3). Il n’y avait personne à Disney comparable à Bill Peet, et pourtant personne n’a jamais su l’apprécier à sa juste valeur. Peet était l’homme le plus proche de Walt que nous ayant eu au niveau de la création d’histoires. Un génie, et pourtant il n’a joui d’aucune reconnaissance.

Quand vous avez ce genre d’artistes talentueux qui doivent composer avec la manière rigide qu’a Woolie de gérer le boulot… Je ne crois pas que Woolie aie jamais eu un vrai sens de la narration, et il y avait ce conflit qui germait avec Peet.. Lequel buvait à l’époque, et un jour il a dit “Qu’ils aillent se faire foutre” et il est parti.”

Note de Hulett: Bill Peet a quitté Disney durant la production du “Livre de la Jungle”. Bill avait un différent créatif avec Walt, en était terriblement frustré, et décida donc de faire son propre chemin désormais.

En bonus, un extrait des “Trois Caballeros” (1944) : une scène d’anthologie démontre toute la virtuosité et l’humour de son animateur : Ward Kimball lui-même. Difficile de contredire Walt Disney qui qualifiait Ward Kimball de “génie”.

NOTES

(1) Card Walker. Il débuta en 1938 comme responsable du courrier à Disney en 1938. Il franchit rapidement les échelons et passe par le département de la photographie avant de devenir responsable d’unité sur certains courts métrages. En 1956, il devient vice président marketing et ventes, avant d’être élu au conseil des réalisateurs en 1960. Après la mort de Walt Disney en 1966, Walker devient vice président exécutif et chef des opérations. A la mort de Roy Disney, frère aîné de Walt, en 1971, il devient président de la société. C’est en 1980 qu’il devient président du conseil d’administration, poste qu’il occupera jusqu’à sa retraite en 1983. Il continue à officier comme consultant pour la société jusqu’en 1990 et fut membre du conseil des réalisateurs jusqu’en 1999. Il décède le 28 novembre 2005.

(2) Ken Anderson. Après avoir travaillé sur certains “Silly Symphonies” au début des années 30, Anderson devient directeur artistique sur “Blanche Neige et les Sept Nains”, fonction qu’il occupera aussi sur “Pinocchio”, “Fantasia” et “Le dragon récalcitrant”. En travaillant sur “Mélodie du sud”, il contribua à l’innovation technique que représentait la combination entre prises de vues réelles et animation… Innovation qu’il améliorera en travaillant sur “Elliot le dragon”. Parmi les créations de personnages signées Ken Anderson, citons Shere Khan du “Livre de la Jungle” ou “Elliot le dragon”. Il contribua également au scénario de “Cendrillon” et “Le livre de la jungle”, tandis que ses ébauches couleurs influencèrent grandement “Alice au Pays des Merveilles”. Ses layouts formèrent la clé de voûte pour la mise en scène et le design de “Peter Pan” et “La Belle et le clochard”, et l’amenèrent à assumer un poste clé au design de “La Belle au Bois dormant”, “Les 101 dalmatiens” et “Les Aristochats”. Après 44 ans passés chez Disney, Anderson prend sa retraite en 1978. Il décède le 13 janvier 1993.

(3) Bill Peet. Peet avait un don reconnu par tous pour développer des histoires, ce qui influença grandement des films tels que “Dumbo”, “Les 101 Dalmatiens” et “Merlin l’enchanteur”. Passionné de dessin et illustrateur, Peet est embauché comme apprenti animateur en 1937 aux studios Disney, où il travaille d’emblée sur “Blanche-Neige et les Sept Nains”. Un an plus tard, Peet intègre le “story department” où il contribua à autant de chefs d’oeuvres comme “Pinocchio”, “Fantasia”, “Les trois Caballeros”, “Cendrillon”, “Peter Pan”, “Alice au Pays des Merveilles”, “La Belle au Bois Dormant”, “Mélodie du sud” et “Le livre de la Jungle”. Il créa seul le design des personnages, écrivit le scénario et dirigea le doublage des “101 Dalmatiens” et “Merlin l’enchanteur”. Il finit par quitter les studios en 1964, en pleine production du “Livre de la Jungle” suite à un différent artistique irréconciliable avec Walt Disney. Il se consacra dès lors à la publication de livres illustrés pour enfant. Il décède le 11 mai 2002.

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Les Chroniques Disney : Ward Kimball - Billet II

WARD KIMBALL - BILLET II : “WOOLIE REITHERMAN”

Retour au printemps 78, et la suite de l’entretien entre Ward Kimball et Steve Hulett… Les deux hommes discutent de long et en large de divers animateurs de Disney, y compris le patron de Hulett à Disney à l’époque, Wolgang “Woolie” Reitherman (1).


Ci-dessus : Wolfgang Reitherman en 1969, acceptant l’Oscar du Meilleur Court-Métrage, “Winnie the Pooh and the Blustery Day” (”Winnie l’ourson dans le vent”), qu’il avait réalisé l’année précédente.

Steve Hulett se souvient : “Lorsque je travaillais pour la Société à la souris, l’une des rumeurs les plus persistantes en circulation faisait état de relations plutôt conflictuelles entre Ward et Woolie. Si c’était le cas, ça ne transparaissait pas du tout dans le portrait de Reitherman que m’avait brossé Kimball en 78.”

Ward Kimball: “Woolie était un bon animateur, mais je crois qu’il souffrait d’un petit complexe d’infériorité. Il ne pensait pas être un bon artiste, même s’il en était un. Je crois, en fait, qu’il souffrait de la comparaison avec Fred (Moore) ou d’autres, ce qui le faisait travailler plus dur que tout le monde.

Cet élan dans le labeur qu’avait Woolie me fait penser à un étudiant plus âgé que ses camarades qui souhaite donc être le meilleur et finit par le devenir. Le travail de Woolie sur “Fantasia” (le combat des dinosaures) à une envergure vraiment monumentale, parceque Woolie s’est impliqué à sa manière.


Ci-dessus: Reitherman en pleine production de “Dumbo”.

Woolie était tenace. Il n’avait pas l’aisance ou la facilité dans la manière de dessiner qu’avait Fred Moore (2) par exemple, ou le timing flamboyant et spontané de Norm Ferguson (3). Il devait par conséquant travailler plus dur, et il finissait par produire de bonnes choses. Il fit bonnes choses sur Jiminy Cricket, par exemple. Le cricket pointant vers les mots de la lettre de la fée Bleue avec sa cane, c’était Woolie.

Et bien sûr, “How to Ride a Horse” (un court métrage sur Dingo) est un dessin animé très drôle, l’un des courts métrages les plus drôles jamais produits par le studio. J’ai connu des gens qui ont vu “How to Ride a Horse” au cinéma au moment de sa sortie et qui on été le revoir 10 ou 15 fois ! Ils en riaient aux larmes.

Woolie était plus vieux que nous autres, je suppose donc que c’est pour ça qu’il fut choisi comme réalisateur après la mort de Disney. En tant qu’animateur, il fut toujours cantonné aux scènes de poursuite, d’action, parceque la plupart des gens n’aiment pas faire ça. Mais Woolie prenait beaucoup de plaisir à réaliser des scènes rapides, pleines d’actions et d’énergie, et il le faisait bien.


Ci-dessus : Reitherman cherchant la bonne expression pour Mickey.

Un autre gars qui faisait bien ce genre de choses était Bill Roberts (4), un vieil homme qui animait déjà au studio lors de mon arrivée avant de prendre sa retraite à La Crescenta. Roberts fit d’excellentes choses sur “Mickey’s Polo Team”. Il est difficile de faire des scènes de foules, des caricatures d’acteurs célèbres d’Hollywood, tous à cheval comme un groupe. Robert avait cette manière tenace, un peu grossière mais efficace de réaliser des scènes d’action.”

Steve Hulett : Woolie m’avait dit dans les années 70 qu’il était un animateur de type “fonceur”, couchant directement ses idées sur le papier et n’hésitant pas à y revenir autant de fois que nécessaire pour améliorer l’ensemble. Il n’animait généralement pas selon le principe du “pose to pose”(5). Frank Thomas me disait que Woolie n’animait “que des silhouettes. En regardant ses tests d’animation, c’était assez évident. Mais Woolie savait où il allait. Il regardait les tests, voyait des choses qu’il aimait, et retournait au travail pour améliorer l’animation jusqu’à ce qu’il obtienne ce qu’il voulait.”

NOTES

(1)Wolfgang Reitherman. Il rejoint le studio en 1935 comme animateur et réalisateur. A son actif, on peut trouver notamment ses animations pour le crocodile de “Peter Pan�, le dragon de “La Belle au Bois dormant� et la séquence de lutte entre Clochard et 3 molosses, et Clochard et le rat dans “La Belle et le Clochard�. Reitherman était le spécialiste des scènes d’actions. Disney estimait qu’il était le seul à pouvoir les animer avec suffisemment de réalisme. Le jour suivant la mort de Disney, Reitherman dira “A partir d’aujourd’hui, ce ne sera plus comme avant. Ce sera tel que nous nous en souviendrons�. Doté d’un caractère de leader et d’une solide expérience il s’impose comme vrai patron des studios, commandant aux scénaristes, aux animateurs et intervallistes, présidant d’aussi célèbres qu’interminables réunion de projet ! Il s’occupe très logiquement de la réalisation de tous les long-métrage animés des studios Disney suivant la mort de Walt, jusqu’à sa retraite en 1981, après avoir terminé “Bernard et Bianca�… et près de 50 ans d’une riche carrière. Il décède en 1985 dans un accident de la route.

(2) Voir le billet précédant pour une brève présentation de Fred Moore.

(3) Norman “Fergy” Ferguson (1902-1957). Créateur de Pluto, l’un des plus célèbres animateurs du studio avec Fred Moore et Ham Luske, avant l’émergence de leurs élèves (les “Nine Old Men”, notamment).

(4) Bill Roberts. Animateur sur “Blanche Neige et les sept nains”, réalisateur de la séquence “Rite of Spring” dans “Fantasia”, metteur en scène de séquence sur “Pinocchio”, “Dumbo”, “Bambi”, “Les trois caballeros”, co-réalisateur de “Saludos Amigos”.

(5) Compte parmi les fameux 12 nouveaux principes de l’animation superbement exposés et détaillés dans l’ouvrage “The Illusion of life - Disney Animation� de Frank Thomas et Ollie Johnston.

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Les Chroniques Disney : Ward Kimball - Billet I

Ignorant jusqu’au nombre de lecteurs fréquentant ce modeste blog aux publications plus qu’aléatoires, je me garderai bien de faire des pronostics sur le “succès” éventuels des petites chroniques que je m’apprête à traduire et à publier ici.

Ces petits articles, que j’ai intitulé malicieusement “Chroniques Disney”, porteront sur des portraits et des extraits d’interview d’animateurs célèbres ou mythiques du studio de tonton Walt, avec des récits souvent croustillantS sur le fonctionnement du studio, les relations entre les diverses personnalités, la production de tel ou tel long-métrage… Toute la matière originale en anglais provient du blog de la TAG (The Animation Guild), tenu notamment par son représentant principal, Steve Hulett (ancien membre de l’équipe des scénaristes des studios Disney pendant dix ans, où il a oeuvré sur “Rox et Rouky”, “Taram et le chaudron magique”, “Basile détective privé” et “Oliver et Compagnie”). Un blog d’une grande richesse, sur lequel on retrouve certains posteurs prestigieux comme Floyd Norman(1) ou encore Tom Sito(2). Excusez du peu !

Bref, pour éviter aux curieux de se noyer dans les centaines de pages de ce blog et satisfaire les lecteurs fâchés avec la langue de Shakespeare, je me propose de vous présenter les récits les plus intéressants. Une petite plongée informative sympathique dans les coulisses des productions Disney.

WARD KIMBALL : “FRED MOORE ET LES TUYAUX EN CAOUTCHOUC”

Ward Kimball

Pour inaugurer cette nouvelle rubrique, je débuterai avec quelques propos et extraits d’interview du génial Ward Kimball, l’un des “Nine Old Men” les plus célèbres. Ce bon vivant farceur, mélomane (il était membre d’un célèbre groupe de jazz!) et franc du collier rejoint les studios Disney en 1934. Il fut notamment responsable de l’animation de Jiminy Cricket dans “Pinocchioâ€?, les corbeaux dans “Dumbo”, Lucifer, Jaq et Gus dans “Cendrillonâ€?, Le Chapelier fou, le Chat du Cheshire ainsi que Tweedledee et Tweedledum dans “Alice au Pays des Merveillesâ€?. Disney prenait soin en général de lui réserver les scènes les plus délirantes ou les plus expressives. Il prit sa retraite des studios Disney en 1972, suite à un désaccord d’ordre artistique sur un buste de Walt Disney ornant l’entrée des studios (sic!). Il décède trente ans plus tard à Los Angeles.

Voici quelques propos d’une interview de Kimball réalisée par Steve Hulett à la fin des années 70.

Steve Hulett: “Vous me parliez de l’animation cyclique des premières années à Disney…

Ward Kimball: Il ne s’agissait pas vraiment d’animation cyclique, car cela nous amène à ce que faisait Hanna-Barbera. Nous avions tout de même de nombreuses nuances et changements. Lorsque nous avions un personnage en train de courir, il fallait s’assurer que cela ne passe pas pour de l’animation cyclique aux yeux de Walt. Si les pieds pouvaient fonctionner en cycle, la caméra se chargeait de l’amoindrir… On pouvait également faire en sorte que le personnage scrute les alentours tout en courant, ce qui créait une autre dynamique. Et il n’y avait donc pas de cycle au final.

Je me souvient de mon arrivée à Disney, l’animation cyclique était un peu considérée comme une pratique interdite. Si vous utilisiez un cycle, il ne fallait pas que le public s’en appercoive. Mais vous devez comprendre qu’à l’époque lorsque les gars commençaient à animer, il s’agissait d’un processus tellement complexe qu’on recherchait des manières simples et presques abstraites de dessiner les personnages. Le principe de base de ce métier étant la création d’une multitude de dessins, ce qui était fatiguant et long à obtenir. On prisait dès lors des personnages assez ronds, car tout le monde savait que dessiner une figure faite de courbes et de spirales était plus simple qu’une figure aux contours anguleux et droits.

Les personnages devinrent donc très simples, presque abstrait. Quand on analyse Mickey, on se rend compte qu’il ne s’agit en fait que de deux cercles liés par deux lignes… On avait ce qu’on appelle l’animation à “tuyaux de caoutchouc” car les jambes de Mickey et Minnie ressemblaient à deux tuyaux noirs caoutchouteux dotés de mouvements élastiques.

Mais quand on a finit par se pencher sur des approches plus réalistes, on vit rapidement l’ampleur de la tâche et sa difficulté. Sur “Blanche Neige”, nous avions utilisé la technique de la rotoscopie… Et alors que l’animation devint de plus en plus cinématoghraphique, nous nous écartions de l’animation à “tuyaux de caoutchouc” et ses façons arbitraires de dessiner. A l’époque, il fallait dessiner comme un dessinateur de BD pour être drôle. Si vous dessiniez de manière réaliste, vous n’étiez plus drôle. Les anciens cartoons n’étaient donc qu’une série de gags enchaînés, interprétés par des personnages relativement grossiers animés avec une bonne dose d’exagération. Ensuite, il y eut des histoires plus crédibles et plus riches, comme “Blanche Neige”, et des développement de personnages au niveau personnalité comme les sept nains… Chacun étant différent, avec sa propre “mécanique”.

Ward Kimball lors de la production de
Ci-dessus : Ward Kimball lors de la production de “Cendrillon”, sous l’oeil admiratif de Walt Disney (à droite).

Steve Hulett: Parlez nous de Fred Moore(3).

Ward Kimball: Fred s’est écarté de l’école “ronde” des “tuyaux en caouthouc”. Il était l’animateur le plus parfait pour cette époque de transition. Il fut le premier à s’affranchir de certaines habitudes. Il instaura le contre-mouvement dans sa manière de dessiner. Il fit davantage de dessins. Il décida de faire bouger les joues de Mickey en harmonie avec sa bouche, ce qui n’avait jamais été fait auparavant quand il fallait dessiner à l’intérieur de ce cercle. Il l’a passé au “squash and stretch”(4).

Il était là au moment idéal, mais Fred était un animateur autodidacte. Il n’avait jamais fait d’école artistique, et il a émergé par le dessin avec ses propres armes. Personne ne semble se souvenir d’une “montée en puissance” au sein du studio. Il était simplement là, constant, réalisant des choses intéressantes et ne descendant jamais sous cette limite. Nous autres sommes arrivés là, dans cet endroit étrange auquel nous tentions de nous adapter tout en essayant de l’améliorer. On en devint les élèves. Milt Kahl, moi-même, Frank (Thomas) et Ollie (Johnston). Nous savions que c’était un art difficile, et il y avait tant de nuances de techniques et de conceptions dans la manière de dessiner.. Il y avait des millions de choses à apprendre et à essayer.

Fred n’y avait jamais songé. Ce n’était pas un étudiant de l’animation… C’était simplement un animateur naturellement doué dont le style et le développement étaient parfaits pour cette époque bien précise de l’existence du studio. Et quand le studio a poursuivi sa croissance et son chemin dans la direction du perfectionnisme, ce furent les étudiant - nous - qui ont alors repris le flambeau. Et Fred fut incapable de s’adapter. Il se mit à boire au lieu de s’écrier “C’est génial ! Je vais m’asseoir et explorer cela moi aussi, et puis l’améliorer à mon tour”.

L’idée de tous était de tenter de faire mieux que ce que vous faisiez avant, c’était un concept très ouvert. Nous experimentions des techniques de styles d’animation qui n’avaient jamais été utilisées auparavant. Mais Fred se contentait de rester à son niveau. Il fut adulé pour son travail sur “Les Trois petits cochons”. Un travail merveilleux pour l’époque, qui rendit grossier tout ce qui avait pu être fait avant. Et cela avait donné un nouvel élan indispensable au studio de Walt, qui lui en fut reconnaissant.


Ci-dessus : Fred Moore à l’oeuvre sur Jiminy Cricket (”Pinocchio”)

Fred était l’homme du moment et il ne put gérer ce statut, pour tout vous dire. Il espérait rester éternellement “l’homme du moment” mais nous nous rendions compte qu’à mesure où nous explorions davantage les subtilités de l’animation, les petites nuances, les touches de réalismes et les gestions de rythme, le travail de Fred commençait à devenir de plus en plus rudimentaire. C’est une sacré chose à dire, mais je parle de manière relative. J’ai remarqué ce phénomène sur “Le Dragon Récalcitrant” vers 1940. Ce qui était acceptable en termes de processus sur “Les trois petits cochons” et dans certains cas sur “Blanche-Neige et les Sept nains”, rendait certains segments du “Dragon récalcitrant” - bien que très bien dessinés - très grossiers au niveau timing.

Fred, dans ses animations, faisait observer une pose à un personnage et maintint le figé, perdant au passage toutes ces choses subtiles qui maintenaient l’animation en vie(5). A cette époque, Fred buvait beaucoup et j’empruntais en secret ses esquisses en ajoutant des dessins qui pourraient les faire fonctionner avec le reste de l’animation réalisée sur le film. Fred se mit de plus en plus sur la défensive, taquinant la bouteille et se lamentant. Il revenait de déjeuner et voulait en parler, et bien évidemment, nous ne voulions pas en parler. Et lui d’insister toute l’après-midi sur le fait que cet endroit était en train de le tuer à petit feu et que Walt n’était plus bon avec lui.

Nous étions désolé pour lui… Nous ne savions pas quoi faire, et puis soudain… (Note d’Arion : Fred Moore est décédé dans un accident de voiture en 1952, à l’âge de 41 ans). L’alcool devint pour Fred l’échapatoire quand il ne pouvait gérer la situation au studio.”


Ci-dessus : Character design de Mickey Mouse par Fred Moore

NOTES

(1)Animateur sur des courts métrages Disney, layout man sur “La belle au bois dormant”, puis membre du “story department” pour “Le Livre de la jungle” avant de passer chez Hanna-Barbera où il fit des layouts et des storyboards pour “Les Flinstones”, “Les Schtroumpfs” ou encore “Scooby Doo”. Il finit par retourner chez Disney au début des années 80 au département des publications pour la jeunesse, avant de reprendre du service au sein du “story department” sur “Le bossu de Notre-Dame”, “Mulan”, “Dinosaures” et “Toy Story 2″.

(2) Animateur sur “Qui veut la peau de Roger Rabbit ?”, “La petite sirène”, “La belle et la Bête”, “Aladdin”, membre du “story department” sur “Le Roi Lion” et “Shrek”, storyboardeur sur “Pocahontas” et “Le Prince d’Egypte”)

(3)Spécialiste de Mickey, qu’il avait notamment animé dans le segment “L’apprenti sorcierâ€? de “Fantasiaâ€?, animateur sur “Blanche-Neige”, “Pinocchio”, “Dumbo”, “Cendrillon”, “Alice au Pays des Merveilles” ou encore “Peter Pan” (qu’il ne vit pas achevé), Fred Moore était adulé par les animateurs de l’époque. Dessinateur surdoué au style reconnaissable, son talent ne fut cependant pas complet… Incapable de s’adapter aux nouveaux principes de l’animation des studios Disney, il sombre dans l’alcoolisme.

(4) Compte parmi les fameux 12 nouveaux principes de l’animation superbement exposés et détaillés dans l’ouvrage “The Illusion of life - Disney Animation” de Frank Thomas et Ollie Johnston.

(5) Ibidem

P.S. Si ces billets vous intéressent, n’hésitez pas à me le faire savoir via les commentaires… Histoire que je trouve la force et le temps d’en traduire d’autres. ;)

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Walt Disney et l’illusion du vivant

Au risque de surprendre quelques esprits chagrins à l’esprit étroit, être passionné par la production animée nippone n’a jamais été incompatible avec le respect et l’admiration que chaque passionné de dessins animés se doit d’avoir pour les productions Disney. S’il est inutile et complètement hasardeux de comparer les productions animées japonaises et disneyiennes, toutes deux très différentes dans leur approche culturelle, leur substance narrative et leurs objectifs artistiques et commerciaux, il n’en reste pas moins que les long-métrages de tonton Walt font toujours office - près de 70 ans après Blanche-Neige - de mètre-étalon pour tout film d’animation, quelle que soit son origine.

Si la production Disney est fait de hauts et de bas depuis le renouveau de la “Petite Sirène” en 1989 (le sommet étant essentiellement incarné par les superbes productions 3D du studio Pixar), et si le manque d’originalité est souvent flagrant depuis lors - on pense aux “inspirations” plutôt flagrantes du “Roi Léo” de Osamu Tezuka pour “Le Roi Lion” ou encore de “Nadia et le secret de l’eau bleue” du studio Gainax pour “Atlantide : l’empire perdu” - il Frank Thomas en plein travail sur n’en reste pas moins que le savoir-faire et l’autorité du studio de Mickey demeurent inégalés. Les films de l’ “âge d’or” n’ont pas pris la moindre ride et n’ont, à mon sens, toujours pas trouvé à ce jour d’adversaire à leur véritable mesure. Et ce malgré le talent infini de tous les Miyazaki, Takahata ou Lasseter de ce monde. C’est dire le statut de ces chef d’oeuvres absolus et intemporels.

La raison de ce succès ? Le talent de conteur hors pair de Walt Disney, sa vision révolutionnaire de l’animation et sa faculté extraordinaire à s’entourer de personnes plus subtiles et compétentes que lui et en tirer le maximum. Dès l’époque des “Silly Symphonies”, Disney embauche et forme un nombre incalculable d’animateurs (comme le célèbre et défunt Frank Thomas, en photo ci-dessus, à l’oeuvre sur “Robin des Bois” en 1973), dont certains formeront sa garde rapprochée pendant plus de trente ans au moins… Des animateurs aguérris, qui franchiront tous les obstacles (le perfectionnisme extrême et l’insatisfaction chrnoique de Disney étant peut-être les plus effayants !) et finiront par s’imposer au studio… et constitueront finalement le collectif d’animateurs qui s’attaquera au début des années 30 au monument du cinéma qu’était “Blanche Neige et les Sept Nains”, premier long-métrage d’animation de l’histoire !

Parmi eux, citons les mythiques Fred Moore (spécialiste de Mickey, qu’il avait notamment animé dans le segment “L’apprenti sorcier” de “Fantasia”), Art Babbitt (créateur de Goofy/Dingo, il anima également “Les trois petits cochons”, la Reine dans “Blanche Neige” et Gepetto dans “Pinocchio”), Norman Ferguson (le spécialiste de Pluto dès sa création), Joe Grant (co-scénariste de “Dumbo” et “La Belle et le Clochard”, il travailla notamment sur “Blanche Neige”, “Pinocchio”, Fantasia”, “La Belle et la Bête”, “Aladdin”, “Le Roi Lion”, “Pocahontas”, et “Mulan”), Dave Hand(réalisateur de “Blanche-Neige” et “Bambi”), Hamilton Luske (co-réalisateur de “Pinocchio”, “Fantasia”, “Saludos Amigos”, “Cendrillon”, “Alice au Pays des Merveilles”, “Peter Pan”, “La Belle et le Clochard” et “Les 101 dalmatiens”, il fut aussi directeur de l’animation sur “Mary Poppins”), Bill Tytla (animateur de Grincheux dans “Blanche Neige”, Stromboli dans “Pinocchio”, Yan Sid dans “Fantasia”, Dumbo dans le film éponyme… Tytla est encore considéré comme l’un des plus grands animateurs de personnages de l’histoire !), Les Clark, Milt Kahl, Ward Kimball, Eric Larson, Wolfgang Reitherman, Frank Thomas, Ollie Johnston, Marc Davis et John Lounsbery. Les 9 derniers de cette liste deviendront bientôt les fameux “Nine Old Men” de Walt Disney (Référence à Franklin D. Roosevelt qui surnommait ainsi les 9 juges de la Cour Suprême)… Les 9 animateurs les plus loyaux et les plus talentueux, qui oeuvreront ensemble sur tous les long-métrage du studio jusqu’à “Bernard et Bianca” (”The Rescuers”, 1977). Petite présentation rapide des 9 animateurs les plus mythiques de l’histoire de l’animation.

LES “NINE OLD MEN”

Les Nine Old Men, à l'époque de

* Les Clark (1907 - 1979). Intègre les studios Disney en 1927. Sa spécialité était Mickey, qu’il fut le seul parmi les Nine Old Men à animer depuis les débuts du personnage sur “Steamboat Willie”. Il anima de nombreuses scènes magnifiques dans “Pinocchio”, “Dumbo”, “Les 101 Dalmatiens”, “Cendrillon”, “Alice au Pays des Merveilles” et “Peter Pan” jusqu’à “La Belle et le Clochard”. Après quoi il passa à la réalisation de téléfilms et autres courts métrages pour Walt Disney. Il finit par prendre sa retraite des studios en 1976.

* Ollie Johnston (1912 - ) rejoint Disney en 1935 et travaille d’abord en tant qu’assistant animateur sur “Blanche Neige”. Ses travaux les plus célèbres sont sans doute ses animations de Monsieur Mouche dans “Peter Pan”, les belles soeurs dans “Cendrillon”, le Prince Jean dans “Robin des Bois”, mais il oeuvra également sur “Fantasia”, “La Belle et le Clochard”, “Alice au pays des Merveilles” et “La Belle au Bois Dormant”. Après 43 ans de bons et loyaux services aux Studios Disney, il prend sa retraite en 1978 et se consacra notamment à l’écriture. Il co-écrit ainsi avec son ami et collègue Frank Thomas “The Illusion of Life - Disney Animation”, publié en 1981 et salué dans le monde entier comme étant le meilleur livre jamais écrit sur l’animation. Johnston est le dernier des “Nine Old Men” encore en vie !

* Frank Thomas (1912 - 2004) est engagé par Disney en 1934. Ses travaux les plus connus sont l’animation de la belle mère dans “Cendrillon”, la Reine de Coeur dans “Alice au Pays des Merveilles”, le Capitaine Crochet dans “Peter Pan” ou encore la fameuse scène du baiser-spaghetti dans “La Belle et le Clochard”. Il oeuvra aussi notamment avec succès sur “Pinocchio”, “Le Livre de la Jungle”, “Les 101 Dalmatiens” et bon nombre de courts métrages. Il se retire en 1978 après 45 ans de carrière. Il coécrit avec son meilleur ami Ollie Johnson le livre de référence “Disney annimation - The Illusion of Life”. les deux hommes firent l’objet d’un très beau documentaire intitulé “Frank and Ollie”, réalisé par Théodore Thomas (le fils de Frank).

* Wolfgang “Woolie” Reitherman (1909 - 1985) rejoint le studio en 1935 comme animateur et réalisateur. A son actif, on peut trouver notamment ses animations pour le crocodile de “Peter Pan”, le dragon de “La Belle au Bois dormant” et la séquence de lutte entre Clochard et 3 molosses, et Clochard et le rat dans “La Belle et le Clochard”. Reitherman était le spécialiste des scènes d’actions. Disney estimait qu’il était le seul à pouvoir les animer avec suffisemment de réalisme. Le jour suivant la mort de Disney, Reitherman dira “A partir d’aujourd’hui, ce ne sera plus comme avant. Ce sera tel que nous nous en souviendrons”. Doté d’un caractère de leader et d’une solide expérience il s’impose comme vrai patron des studios, commandant aux scénaristes, aux animateurs et intervallistes, présidant d’aussi célèbres qu’interminables réunion de projet ! Il s’occupe très logiquement de la réalisation de tous les long-métrage animés des studios Disney suivant la mort de Walt, jusqu’à sa retraite en 1977, après avoir terminé “Bernard et Bianca”… et 50 ans d’une riche carrière.

Milt Kahl mimant un personnage de * Milt Kahl (1909 - 1987) débute en 1934 au début de la production de “Blanche Neige”. Il est réputé pour être l’un des meilleurs animateurs ayant jamais travaillé pour les studios Disney. C’est pour cela que Walt lui confia souvent les tâches les plus difficiles, et qu’il fut admiré par de nombreux animateurs du studio. On retrouve sa patte dans des personnages qu’il a animé avec brio, tels que Pinocchio, Peter Pan, Alice, le Prince dans “La belle au bois dormant”, Shere Khan dans “Le Livre de la Jungle”, Edgard dans “Les Aristochats”, le Shérif de Nottingham dans “Robin des Bois” ou Medusa dans “Bernard et Bianca”. Kahl prend sa retraite en 1976 après 42 années passées au service de Walt Disney. (cfr photo ci-dessus. Kahl à l’oeuvre sur le personnage de Kay, fils d’Hector dans “Merlin l’enchanteur” en 1963)

* John Lounsbery (1911 - 1976) débute en 1935 sous la houlette de Norman Ferguson avant de devenir l’un des animateurs les plus en vue du studio. Affectueusement surnommé “Louns” par ses collègues animateurs, il était doté d’une force de travail impressionnante qui lui valut l’admiration et le respect de tous durant de longues années. Lounsbery anima notamment Ben Ali Gator dans “Fantasia”, Grand Coquin dans “Pinocchio”, Timothée dans “Dumbo”, le père dans “Peter Pan”, Tony, Joe et certains chiens dans “La Belle et le Clochard”, le Roi dans “La Belle au bois dormant”, les éléphants dans “Le Livre de la Jungle”… Avant de passer directeur de l’animation en s’occupant notamment de “Alice au Pays des Merveilles”. Dans les années 70, il est promu réalisateur et co-dirige “Winnie l’ourson et le Tigre fou” ainsi que “Bernard et Bianca”, son ultime long-métrage qu’il ne vit pas entièrement achevé.

* Eric Larson (1905 - 1988) est engagé au studio en 1933 et devient rapidement l’un de ses meilleurs animateurs, dirigeant des personnages marquants tels que Peg dans “La Belle et le Clochard”, les vautours dans “Le Livre de la Jungle”, la scène du vol de Peter Pan de Londres à Neverland ou encore Bibi Lapin, Basile et Boniface. Ayant fait preuve de ses talents à enseigner et former les nouveaux talents, Larson s’est vu confier la tâche de repérer et former les nouveaux animateurs de Disney au début des années 70. Beaucoup des grands animateurs actuels du studio ont été formés par Larson dans les années 70 et 80, jusqu’à sa retraite en 1986.

* Ward Kimball (1914 - 2002) rejoint les studios Disney en 1934. Ce bon vivant farceur fut notamment responsable de l’animation de Jiminy Cricket dans “Pinocchio”, Lucifer, Jaq et Gus dans “Cendrillon”, Le Chapelier fou, le Chat du Cheshire ainsi que Tweedledee et Tweedledum dans “Alice au Pays des Merveilles”. Son travail était en général plus délirant que celui de ses collègues. Il prit sa retraite des studios Disney en 1972.

* Marc Davis (1913 - 2000) débute en 1935 sur “Blanche Neige” et se chargea plus tard de la création graphique et de l’animation de Bambi, Pan-Pan, Cendrillon, Clochette dans “Peter Pan”, Maléfique, son corbeau et Aurore dans “La Belle au Bois Dormant”, Cruelle dans “Les 101 Dalmatiens”. Parallèlement à l’animation, il était également responsable du design des personnages de nombreuses attractions majeures de Disneyland dont Pirates des caraïbes et Le Manoir Hanté. Il prit officiellement sa retraite en 1978, mais demeura actif dans le développement d’attractions pour EPCOT et Tokyo Disneyland.

Au moment de la sortie de “Robin des Bois”, il ne restait plus que quatre des “Nine Old men” encore en activité à Disney. Il s’agissait de Milt Kahl, John Lounsbery, Frank Thomas et Ollie Johnston. Nous pourrions y ajouter Eric Larson, mais ce dernier s’occupait uniquement du repérage et de la formation des jeunes talents.

DISNEY ANIMATION : THE ILLUSION OF LIFE

Pour ceux qui désireraient approfondir la question et en savoir plus sur les méthodes et autres techniques d’animation des studios Disney, je ne puis que vous conseiller l’achat du livre suivant. Considérez le comme étant l’un de mes plus gros coups de coeur personnel, tant est que cela ait une quelconque valeur pour vous. :-p

The Illusion of Life

Publié en 1981, ce livre acclamé par la critique et la public a été écrit par deux des mythiques “Nine OldMen” - Ollie Johnston et Frank Thomas (voir petite présentation des “Nine Old Men” plus haut dans cet article) - et est encore largement considéré à juste titre comme l’un des tous meilleurs livres jamais écrits sur l’animation (le meilleur ?). Totalisant 576 pages, la version mise à jour de 1995 porte le titre inversé de “The Illusion of Life: Disney Animation” et propose 489 planches en couleurs et plus d’un millier d’illustrations en noir et blanc… Des croquis aux layouts, en passant par des fragments de storyboard jusqu’à certaines séquences d’animation intégrales ! Cet ouvrage luxueux et massif nous donne un apperçu des travaux des meilleurs animateurs des studios Disney durant l’âge d’or de l’animation, dont les fameux “Nine old Men”, afin de transmettre au lecteur toutes les recettes d’une animation de qualité et le secret de la qualité éternelle des long-métrages animés estampillés “Disney”. Une véritable somme, condensé d’un savoir que nous ne devons pas perdre !

Livre complètement indispensable (et je pèse mes mots !) à toute bibliothèque d’amateur d’oeuvres animées qui se respecte, il est fréquemment utilisé comme source de référence par les professionnels de l’animation ainsi que par les étudiants. Les animateurs le désignent d’ailleurs souvent par l’adjectif de “Bible” ! Un terme non usurpé, véritable hommage de deux géants à l’époque dorée d’un art qu’ils ont contribués à élever au-delà de toute espérance. Vous pourrez vous le procurer ici à un prix plus qu’avantageux (sachant qu’on ne le trouve pas neuf dans les boutiques parisiennes à moins de 80 euros), moyennant deux semaines et demi d’attente.

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L’armure d’or des Gémeaux en pleurs…

Après Hirotaka Suzuoki (Shiryû), Kôji Totani (Shura) et, il y a déjà quelques années, Kaneto Shiozawa (Mû), la liste des disparitions du côté des seiyuu originaux de Saint Seiya ne cesse de s’aggrandir avec cette fois le décès de Kazuyuki Sogabe à l’âge de 58 ans.

Voix de Saga gris, dans le Sanctuaire, puis Saga tout court dans les scènes de flashback ou d’apparition qui suivront dans la série, il donnait aussi sa voix au Pope Ares (Saga dissimulé, donc) et à Kanon des Gémeaux.

Adieu, Saga...Sogabe s’est donc éteint le 17 septembre dernier des suites d’un cancer de l’oesophage. Né le 16 avril 1948 dans la préfecture de Chiba, Sogabe était également connu pour ses rôles dans Hokuto no Ken (Hyuui du Vent), Sailormoon (Kunzite), Dragon Ball GT (Docteur Myu), le 7ème film de DBZ (C13), Bubble Gum Crisis (Largo)… Voix imposante et majestueuse, son interprétation de Saga dans les ultimes épisodes du Sanctuaire et Shinku no shônen densetsu (”Abel”), troisième film de Saint Seiya, restera dans les mémoires.

En bisbrouille avec Aoni Production et lucide quant à l’état de sa voix, il s’était retiré du monde du doublage le 31 décembre 2000… Laissant ses rôles à un comédien capable de l’imiter avec aisance, Ryôtarô Okiayu (voix de Saga et Kanon dans les OAV Jûnikyû-hen et Meikai-hen).

2006, année meurtrière pour les fans de Saint Seiya… Mais je me répète.

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La dernière séance

Deux films que j’attendais avec une certaine impatience dernièrement : “Miami Vice” de Michael Mann et “La science des rêves” de Michel Gondry.

N’ayant pas particulièrement suivi la série télévisée éponyme, mon intérêt pour “Miami Vice” tenait en un seul nom : Michael Mann. Dire que cet homme est l’un de mes réalisateurs fétiches serait un euphémisme eut égard à l’admiration que je lui voue depuis le visionnage de ses Deux flics ami-amisublimissimes “Heat” (face à face inoubliable entre entre Al Pacino et Robert de Niro, tous deux en état de grâce !), “Révélations” (une histoire vraie plus qu’inquiétante interprétée avec brio par Al Pacino et alors méconnu Russell Crowe) ou encore “Collateral” (voyage au bout de la nuit californienne… et de la psyché humaine avec deux acteurs absolument magnifiques, Jamie Foxx et surtout Tom Cruise, ce dernier trouvant là le second meilleur rôle de sa carrière après son interprétation d’un gouru du sexe dans “Magnolia”). Et si son “Ali”, avec un Will Smith pourtant impeccable, m’avait plutôt déçu, je considère toujours un film de Mann comme un petit évènement personnel. :p
Bref, un film de Mann, avec deux acteurs que j’apprécie pas mal (Collin Farrell, que je suis de près depuis l’excellent “Tigerland” de Joel Schumacher, et Jamie Foxx qui ne cesse de confirmer depuis “Ray”)… Une combinaison a priori gagnante… Que nenni.

Au final, que reste t-il de ce long-métrage évènement ? Une “bouse esthétisante”… Comme d’habitude avec Mann, son film est visuellement superbe en tous points. Des couleurs aux plans de caméra, des lieux de tournage au look des personnages en passant par la musique. Rien à dire, c’est impeccable. Mais qu’on nous dise où se cache le scénario… ? Y en a pas ? Vous avez raison. C’est d’un pathétique… et surtout, d’un convenu ! Nous voyons défiler les pires clichés et poncifs du cinéma. C’est souvent surjoué et les dialogues sont régulièrement ahurissants de bêtise… C’est lourd, cliché, bourrin et d’un ennui abyssal. Une grosse déception… Et dire qu’il aurait suffit d’un bon script pour en faire une réussite.
A éviter si vous recherchez de la substance dans un film, à voir si le visionnage d’un “bel objet” suffit à occuper l’une de vos soirées.

Allez plutôt voir le très onirique (sic) “La science des rêves” de Michel Gondry… Très différent de “Eternal Sunshine of the Spotless Mind” (un véritable chef d’oeuvre, le meilleur rôle de Jim Carrey), moins désespéré et moins poignant, mais terriblement touchant et poétique. L’excellent Gael Garcia Bernal, acteur mexicain fétiche du réalisateur Inarittu (Amours chiennes, Babel), y campe un jeune franco-mexicain (Stéphane Miroux) qui revient à Paris après le décès de son mexicain de père. Il revient habiter dans l’appartement de sa mère (Miou-Miou), laquelle lui indique aussi la possibilité d’un job à prendre dans une fabrique de calendriers ringards où officie un Alain Chabat absolument déjanté (et génial !). Peu confiant en lui, grand timide pas encore tout à fait mûr, Stéphane fuit la vie pour se réfugier dans le monde du rêve. C’est une “maladie”, dit-on… L’incapacité de distinguer la réalité du monde du rêve… Un handicap qui va mettre notre héros dans des situations plus qu’embarassantes avec sa nouvelle voisine, la très belle et très imaginative Stéphanie (Charlotte Gainsbourg). Une vraie bouffée d’oxygène que ce film tendre qui nous rappelle que nous avons tous, quelque part, encore une âme d’enfant. Une vraie leçon de tolérance et d’amour. A ne pas manquer !

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… et le Capricorne avec lui.

Curieux, quand même, ce que la vie réserve parfois comme ironie du sort.
En effet, à l’image de l’épisode 66 de “Saint Seiya”, Shiryû du Dragon (Hirotaka Suzuoki) a rejoint dans les cieux il y a quelques jours Shura du Capricorne (Kôji Totani), décédé quant à lui le 6 février 2006 d’une crise cardiaque.

Pas très récent, me direz-vous, mais on avait à mon sens pas parlé sur le web occidental - jusqu’à hier (merci Nao !) - du décès de ce seiyû né le Disparition du chevalier d'or du Capricorne !12 juillet 1948 à Nagoya. Avant d’être remplacé par le très talentueux Takeshi Kusao sur le jûnikyû-hen, Totani était en effet la voix du chevalier d’or du Capricorne durant la série et aussi le film “Shinku no shônen densetsu” (Abel), ainsi que le chevalier d’argent Moses. Il était également connu pour ses rôles dans “Hokuto no Ken” et “Hokuto no Ken 2″ (Jagi, Han, Ryûken), “Kinnikuman” (le commentateur, Inspecteur Gobugari), “Candy Candy” (George) et la narration d’un grand nombre de drama et de documentaires… Sa très belle voix demeure cependant assez méconnue du public.

Une pensée pour la famille d’un comédien, lui aussi, trop tôt disparu (58 ans !).

2006, année décidément meurtrière pour le monde du doublage.

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Le Dragon s’en est allé…

Disparition du chevalier de bronze du dragon !Une bien triste nouvelle pour tous les fans de “Saint Seiya” et les amoureux du “premier doublage” comme on doit l’appeler à présent… Depuis le remplacement intempestif des comédiens originaux…

Le quotidien Asahi a publié sur son site web une courte nécro du comédien de doublage Hirotaka Suzuoki, né le 6 mars 1950 à Nagoya et décédé ce dimanche 6 août des suites d’un cancer du poumon.

Beaucoup se souviendront de lui pour l’énergie qu’il avait insufflé au personnage de Shiryû du Dragon dans le doublage japonais original de “Saint Seiya”, et sa voix à la fois grave et élégante reconnaissable entre toutes. Ses derniers travaux sur l’oeuvre culte de Masami Kurumada, à l’image de Tôru Furuya and Co, auront donc été le film “Saint Seiya Tenkai-hen” et le jeu Playstation 2… Un dernier film maudit pourtant si magnifique, qui revêt aujourd’hui une saveur plus amère que de coutume.
Shiryû, chevalier de bronze du DragonLes fans se souviendront également de ses autres rôles majeurs dans la japanime tels que Tenshin Han dans “Dragon Ball” et “Dragon Ball Z”, Bright Noah dans la saga “Gundam”, Kôjirô Hyûga (Mark Landers) dans “Captain Tsubasa” (”Olive et Tom”), Shachi dans “Hokuto no Ken 2″ (”Ken le survivant”), Tatewaki Kuno dans “Ranma 1/2″ ou encore Hajime Saitô dans “Rurôni Kenshin”. Avec lui disparaissent beaucoup de vains espoirs des fans de “Saint Seiya”, souhaitant ardemment retrouver un jour les comédiens originaux qui avaient fait un travail si merveilleux sur les chevaliers de bronze de notre enfance… En fin de compte, c’est une petite part de nous même qui disparaît à jamais avec lui.

Il avait 56 ans. Paix à son âme.

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Le péché originel

Le premier qui déchiffrera ce mot d’esprit faisant office de titre et qui se fera connaître via les commentaires aura droit à toute ma considération distinguée ! :p

Bon eh bien me voilà en vacances, chers lecteurs ! Une petite semaine et demie de repos, avec un retour au bureau programmé pour le 16 août. D’ici là, beaucoup d’heures de sommeil à rattraper et une motivation à retrouver. A l’heure où je vous écris ce post indispensable à votre insatiable curiosité, je me trouve donc en Belgique. Ceux d’entre-vous qui me connaissent s’écrieront sans doute “Mais comment cela se fait-il ? Ses parents n’ont plus internet depuis deux ans !!”. Pour répondre à cette remarque aussi pertinente que déplacée (mêlez vous de vous oignons, après tout !), j’en vient donc au sujet principal du présent billet.

Le MacBook Pro !

Ca y est, j’ai cédé. Ca faisait des mois que ça me titillait le bulbe. Je me suis fait plaisir. Je me suis procuré un sublimissime MacBook Pro !
Cela faisait longtemps que je souhaitais me mettre vraiment au Mac, pour y avoir pris goût lors des quelques mois passés à travailler sur un vieil IMac à Brignoles il y a près de deux ans. Bien que le côté prétentieux assumé et la marginalité d’Apple m’aient souvent énervés - tout comme la suffisance des Mac-fans qui prétendent encore avoir plus de goût et plus d’intelligence que les mécréants qui achètent PC - j’avoue que le fonctionnement, la souplesse, la puissance et la beauté des produits réalisés par l’entreprise de Cupertino m’ont toujours bluffés. Donc, bien que n’étant pas spécialement anti-PC ni spécialement fanatique de l’ “esprit Mac”, je me suis jeté sur la première génération de Mac avec processeur Intel Core Duo… Un magnifique MacBook Pro 15 pouces avec les “mensurations” suivantes : 2,5 Kg, 2,16 Ghz, 1 Go de RAM, 100 Go de disque dur, lecteur/graveur DVD/CD, frontrow, caméra ISight intégrée, nouvelle connectique MagSafe, clavier rétro-éclairé (avec ajustement automatique de la luminosité de l’écran)… You name it. Sans oublier un design à tomber par terre, une coutume avec la boîte du génialement maniaque et tyrannique Steve Jobs. Bave, bave…

C’est le Laptop le plus puissant jamais produit jusqu’à présent, équipé de la dernière technologie Intel : le processeur à double coeur, dont les PC devraient bénéficier dans quelques semaines (mois ?). Après que mon Packard-Bell se soit transformé en grille pain lors d’une chaude soirée d’été brignolaise il y a deux ans, je ressentais de plus en plus le besoin de me procurer un nouvel engin portable. Et l’idée d’un Mac à germé dans mon esprit, avant de devenir l’idée fixe me poussant jusqu’à la boutique CLG Informatique. Faut dire que les caractéristiques de la bête, en dépit de quelques défauts franchement mineurs en ce qui me concerne, m’ont rapidement tourné la tête. Investir dans une belle bécane, se faire plaisir pour une fois… tudieu ! Après tout, en près de dix ans de pratique informatique, je ne comptais jusqu’alors que trois machines au compteur : un PC Fujitsu (dont je tairais les caractéristiques pour ne pas faire rire l’assemblée), un laptop PC Packard-Bell et un PC clôné, monté de toute pièce par mon poto Erwan que je salue au passage.

Le MacBook Pro, encore !

C’est donc au moyen de cet alléchant appareil que j’ai rédigé ce petit billet. Mais revenons à la question que vous rêviez de me poser tout à l’heure (si si, je l’ai bien senti) : “mais comment as-tu fais pour te connecter au web et poster ce billet aussi passionnant que fantastique ?”. Simple. Mon magnifique (je vous l’avais déjà dit, qu’il était superbe ?) MacBook Pro est équipe d’ “AirPort”, un programme chargé de repérer les sources WIFI environnantes et s’y connecter. Comme vous le savez sans doute, à présent les providers protègent leurs signaux WIFI d’un mot de passe (généralement la fameuse clé WEP, un numéro de série figurant sur le modem fourni). Mais voilà qu’en arrivant chez mes parents je me décide effrontément à lancer “AirPort”. Et paf, vlà t’y pas que je tombe sur un signal WIFI totalement libre d’accès ! Ne me demandez pas d’où il provient, le fait d’avoir le petit bonheur de vous faire part de ce post me suffit amplement. Tant pis pour le pauvre gars dont je squatte momentanément la bande-passante… L’avait qu’à choisir un provider se foutant moins de sa gueule.

Je terminerai sur tout autre chose. Aux amateurs de bande-dessinée (européenne, américaine, japonaise) et de “sous-culture”, je vous recommande chaleureusement la lecture du Webzine “W’Art. Très bien écrit, bien présenté, je suis tombé sous le charme de son ton éditorial et rédactionnel. Un projet de qualité auquel participent notamment Damien de Cyna et Iadalboth (habitué du forum MANE, notamment, pour ceux qui connaissent). Souhaitons leur une très bonne continuation.
Bonne lecture !

P.S. : Petit hommage aussi au regretté comédien de doublage Pascal Renwick, qui nous a tragiquement quitté le 19 juillet dernier. Vous connaissez tous sa voix, grave et sensuelle. Celle de Laurence Fishburne aka Morpheus dans “The Matrix”, de Schwarzenegger dans le premier “Terminator” ou encore Alan Rickman dans “Piège de Cristal”. Il avait doublé quelques épisodes du très attendu “Sergent Keroro” dans le rôle de Giroro (qui lui allait comme un gant !) avant de disparaître beaucoup trop tôt. Paix à son âme.

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